Les premiers mots de M. PRAVIND KUMAR JUGNAUTH, Premier Ministre de Maurice, ont été pour la population et le Gouvernement du Mexique suite au tremblement de terre dévastateur. Le Premier Ministre a ensuite insisté longuement sur la nécessité de réformer le Conseil de sécurité, pour refléter les changements advenus depuis 1965, date de la dernière réforme. Il a proposé que la position africaine serve de base pour les négociations, affirmant son soutien au Consensus d’Ezulwini. « L’Afrique a été laissée de côté trop longtemps dans la gouvernance globale. Il est temps de corriger cette grossière injustice », a-t-il insisté. La République de Maurice a aussi fait part de son soutien à la demande de l’Inde d’occuper un siège au Conseil de sécurité, ainsi que celle, « légitime et appropriée », des petits États insulaires en développement, qui veulent un siège non-permanent.
Après avoir affirmé sa volonté d’un monde débarrassé des armes nucléaires, M. Jugnauth a condamné les violences au Myanmar, et a proposé d’y répondre en mettant en œuvre les recommandations de la Commission consultative de l’État de Rakhine. La situation au Moyen-Orient, notamment en Palestine, continue aussi de le préoccuper. Il a rappelé que son pays a toujours plaidé pour une solution des deux États. M. Jugnauth s’est ensuite attardé sur l’Afrique et l’importance de l’intégration de son pays dans le continent. Il a mis en évidence le potentiel du continent africain qui est en train de devenir un moteur de la croissance économique et un énorme marché de consommateurs.
Les changements climatiques et l’environnement sont aussi deux sujets importants pour la République de Maurice, qui a exprimé sa sympathie aux gouvernements et aux peuples victimes des destructions provoquées par les ouragans. Le Premier Ministre a indiqué que son pays voulait être plus résilient face à ces catastrophes naturelles mais a noté que la réduction des effets des changements climatiques, ainsi que la mise en œuvre du Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe, allaient demander de substantiels efforts de la part des petits États insulaires en développement.
Tout en saluant la création du Fonds vert pour le climat, il a demandé à ce que les procédures d’accès à ce fonds soient simplifiées pour les petits États insulaires en développement, surtout à la lumière des événements récents. Il a aussi regretté que la classification de la République de Maurice comme pays à revenu intermédiaire la rende inéligible à l’aide publique au développement, le rendant ainsi en quelque sorte victime de son succès.
Poursuivant, M. Jugnauth a indiqué que les océans sont d’une importance vitale pour la République de Maurice, qui comporte une zone économique exclusive de 2,3 millions de km2. Le Gouvernement a donc développé une stratégie de gestion de l’océan et appelle ses partenaires à l’aider à la mettre en œuvre, en vertu du paragraphe 13Q de l’appel à l’action de la Conférence des Nations Unies sur les océans.
M. Jugnauth est ensuite revenu sur la question de l’intégrité territoriale, clamant que la décolonisation de son pays est encore inachevée. Il a fait allusion à l’éviction forcée des habitants de l’archipel de Chagos avant l’indépendance de son pays, et ce, en violation des résolutions des Nations Unies. La République de Maurice, en tant que membre du Groupe des États d’Afrique, souhaite se tourner vers la Cour international de justice pour un avis consultatif sur les conséquences légales de la séparation de l’archipel de Chagos de la République de Maurice. Il s’est réjoui qu’une résolution lui permettant de le faire ait été adoptée à une majorité écrasante. Ce vote a redonné aux habitants de l’archipel l’espoir qu’ils puissent un jour retourner sur leur pays de naissance, s’est-il félicité.
[agonu72], [CdP22-climat], [CdP23-climat]
Source : ONU
Photo : ONU
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