Au Cameroun, depuis une vingtaine d’années, les communautés locales figurent parmi les bénéficiaires des retombées de l’exploitation des forets, au même titre que l’Etat et les communes. La redevance forestière annuelle (RFA) figure ainsi en bonne place au rang des revenus des communautés riveraines aux zones forestières régulièrement exploitées. Les produits de de cette redevance sont reversée depuis 2007 comme suit : Etat, 50% ; Communes, 40% et Communautés villageoises, 10%.
Seulement la part des communautés villageoises a été supprimée par l’administration fiscale, sans l’aval de certains parlementaires camerounais. Des organisations de la société civile réunies appellent au retour à la situation ante à janvier 2015, période de début d’exécution de la loi de finances de la même année qui consacre la suppression de 10% de la RFA revenant aux communautés, les excluant ainsi, en distribuant de moitié la RFA entre l’Etat et les communes.
Le risque en perpétuant depuis 2015 cette suppression, c’est d’appauvrir ces communautés locales qui touchaient directement la RFA au sein d’associations ou par le biais des chefs traditionnels et mettaient ainsi en œuvre des projets communautaires comme des adductions d’eau potable ou des plantations communautaires. Plus grave, la suppression de la RFA suggère de ne pas compter sur leur collaboration dans la gestion durable des ressources forestières et la conservation de l’écosystème.
Le plaidoyer du Foder rencontre depuis le début de l’année 2017, le soutien de parlementaires camerounais, notamment le réseau des parlementaires pour la gestion durable des écosystèmes forestiers d’Afrique centrale (REPAR). Ses membres promettent de poser le dossier de l’examen de cette mesure fiscale sur la table de l’Assemblée nationale et du Senat au cours de la prochaine session parlementaire novembre dédiée, au Cameroun, essentiellement à l’adoption du budget de l’Etat.