Pour faire face aux problèmes énergétiques en Afrique de l'Ouest, des experts suggèrent une coopération entre les Etats et le secteur privé afin d'investir dans les énergies renouvelables, seules alternatives à cette crise.
Cette suggestion a été faite à Dakar lors de la première édition du Forum d'investissement en énergie renouvelables, organisé les 27 et 28 septembre par le Centre régional pour les énergies renouvelables de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest (CEDEAO), en partenariat avec la Banque africaine de développement (BAD).
"L'énergie joue un rôle important pour le développement. Or en Afrique de l'Ouest, on note les consommations énergétiques les plus faibles au monde", constate Ibrahima Ndiaye, commissaire de la CEDEAO.
Et pour combler ce gap, poursuit-il, "il faudra nous mettre ensemble avec le secteur privé et trouver des financements".
Pour Kurt Lonsway de la BAD, les Etats de l'Afrique de l'ouest doivent créer les conditions d'accès à l'énergie.
Mais, "comme les moyens des gouvernements africains sont limités, il faut encourager le partenariat public et privé pour attirer les investisseurs", propose Lonsway.
Le secteur privé est donc le levier sur lequel veulent s' appuyer les Etats de l'Afrique de l'Ouest pour résoudre définitivement la crise énergétique à laquelle ils sont confrontés.
D'ailleurs pour le conseiller technique en énergies renouvelables du ministre sénégalaise de l'Energie, Boubacar Mbodji, les investisseurs privés doivent s'impliquer parce que "l' énergie est à la base de l'économie".
D'après les experts, les énergies renouvelables constituent un moyen important de réduire la pauvreté par la création de richesses. Elles permettent également de mettre au point des systèmes énergétiques durables.
Mieux, "les énergies renouvelables représentent un point d' entrée pour une transition réussie vers une économie verte, à la fois en assurant la fourniture de services énergétiques de qualité et en générant de l'emploi", a fait savoir la représentante résidente de la BAD au Sénégal, Leïla Mokaddem.
D'après elle, 92% de la population rurale en Afrique de l'Ouest n'ont pas accès à une énergie de qualité, alors que cette sous région à un potentiel hydroélectrique important.
Les pays de la CEDEAO ont un potentiel hydroélectrique estimé à 23 mille mégawatts, concentré dans 5 des 15 pays de la région, selon les experts. Et seuls 16% de ce potentiel ont, à ce jour, été exploités à cause de barrières techniques, financières, économiques, institutionnelles, juridiques et d'expertise.
La BAD a annoncé qu'elle va débourser 170 millions de dollars pour financer un projet d'interconnexion énergétique entre la Côte d'Ivoire, le Libéria, la Sierra Leone et la Guinée.
Le Sénégal et la Gambie seront sur la liste pour des projets de pipelines avec des centrales éoliennes et solaires.
Source : Burkinapmepmi.com