Selon la Ministre canadienne de l’environnement, Rona Ambrose, le Canada ne pourra pas atteindre les objectifs fixés par le Protocole de Kyoto qui prévoit une réduction de 6 pourcent des émissions de GES, par rapport aux émissions de 1990, d’ici 2012. Le problème est que ces émissions ont augmenté de 24 pourcent entre 1990 et 2002 et, selon des chiffres de l’ONU, elles pourraient avoir augmenté d’un autre 4 pourcent depuis 2002. Selon Mme. Ambrose, le Canada doit se fixer des objectifs plus réalistes sans toutefois renégocier l’entente, ce qui, selon plusieurs spécialistes serait absolument impossible. D’un autre côté, le gouvernement Conservateur de Stephen Harper n’a pas non plus l’intention de se retirer de l’accord. Selon le secrétariat de la Convention cadre sur les changements climatiques, ceci ne peut se faire moins de trois ans après l’entrée en vigueur du Protocole et celui si prévoit un délai minimum d’un an entre la notification de retrait au secrétariat et le retrait effectif.

Par ailleurs, le Sierra Club du Canada affirme que le gouvernement Conservateur aurait commencé à saborder le programme canadien sur les changements climatiques mis en place par le gouvernement Libéral précédent. Ottawa aurait ainsi renoncé à financer une dizaine de programmes liés à la lutte contre les changements climatiques et Ressources naturelles Canada, aurait déjà mis à pied du personnel. Cela place le gouvernement dans la délicate situation où, sans répudier le Protocole, il rejette toutefois l’atteinte des objectifs contraignants fixés par celui-ci et qu’il s’était engagé à satisfaire. La situation est d’autant plus humiliante que le Canada assume la présidence de la Conférence des Parties de la Convention cadre sur les changements climatiques. Il est aussi à craindre que cette position ne soit ensuite imitée par d’autres. La ministre de l’environnement affirme en effet que le Canada n’est pas seul dans cette situation.