Dans un contexte d'aggravation du réchauffement planétaire, la Conférence des Nations Unies sur le climat (COP23) s’est achevée dans la nuit de vendredi à samedi à Bonn, en Allemagne, avec un sentiment d'urgence renouvelé et de la nécessité d'une plus grande ambition pour lutter contre le changement climatique.
Les participants se sont concentrés sur le maintien de la dynamique créée il y a deux ans par l'adoption de l'Accord de Paris sur le climat, alors que les Etats-Unis ont annoncé il y a plusieurs mois leur retrait de cet accord. Villes et gouvernements locaux du monde entier, notamment américains, ont accru leur présence.
« La COP 23 à Bonn s’est déroulée dans un contexte de calamités naturelles graves et sans précédent qui ont frappé les maisons, les familles et les économies d’Asie, des Caraïbes et des Amériques, nous rappelant l’urgence de notre tâche collective », a déclaré Patricia Espinosa, la Secrétaire exécutive de la Convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique (CCNUCC).
Selon elle, la conférence « fournit une rampe de lancement qui peut nous mener au niveau d’ambition supérieur ». Elle s’est félicitée des progrès réalisés dans l’élaboration du guide d’opérationnalisation de l’Accord de Paris.
« Mais la Conférence de Bonn a fait plus que cela. Elle a souligné que le soutien à l’Accord de Paris est fort et que le chemin parcouru par le monde est un mouvement irrésistible soutenu par tous les secteurs de la société, partout dans le monde », a-t-elle ajouté.
La Conférence, qui s'est déroulée du 6 novembre au 17 novembre, était présidée par Fidji, un État insulaire particulièrement touché par les effets du changement climatique. La Présidence fidjienne a annoncé un accord sur un plan d'action sur le genre, qui reconnaît le rôle des femmes dans l'action climatique.
Au-delà des négociations proprement dites entre les pays, de nombreuses initiatives, engagements et partenariats ont été annoncés par des acteurs étatiques et non étatiques dans les domaines de l'énergie, de l'eau, de l'agriculture, des océans, des établissements humains, des transports, de l'industrie et des forêts. La finance climatique et la résilience climatique ont également été au centre des discussions.
Une nouvelle alliance mondiale sur le charbon
Plus de 20 pays, dont le Royaume-Uni, le Canada, la France, la Finlande et le Mexique, ont ainsi lancé une nouvelle alliance mondiale sur le charbon visant à éliminer rapidement le charbon traditionnel et à mettre en place d'un moratoire sur les nouvelles centrales au charbon traditionnelles sans capture et stockage du carbone.
Dix-neuf pays membres de la plateforme Biofuture, dont le Brésil, la Chine, l'Égypte, la France, l'Inde, le Maroc et le Mozambique, ont aussi annoncé jeudi qu'ils avaient formellement convenu de développer des objectifs pour les biocarburants et d'élaborer un plan d'action pour les atteindre.
« Les biocarburants durables peuvent fournir des solutions au lien entre le transport et l'énergie […] Ce partenariat nous offre cette chance », a déclaré Rachel Kyte, Représentante spéciale du Secrétaire général pour l'énergie durable pour tous.
Parmi les autres annonces à noter, un partenariat international a été annoncé mardi pour fournir une assurance à des centaines de millions de personnes vulnérables et pour accroître la résilience des pays en développement face aux effets du changement climatique. Le Partenariat InsuResilience est une version élargie d'une initiative lancée par le G7 en 2015 sous la présidence allemande.
La Conférence de Bonn s'est déroulée un an après l'entrée en vigueur de l'Accord de Paris. Cet accord, qui a été adopté par les 196 Parties à la CCNUCC en décembre 2015 à Paris, appelle les pays à lutter contre le changement climatique en visant à limiter la hausse de la température mondiale en-dessous de 2 degrés Celsius et à s'efforcer de ne pas dépasser 1,5 degré Celsius. Aujourd'hui, 170 Parties ont ratifié l'accord.
La COP 23, à laquelle 27.000 personnes ont participé, s'est déroulée dans un contexte de réchauffement planétaire alarmant. L'Organisation météorologique mondiale (OMM) a publié des données montrant que les concentrations atmosphériques de dioxyde de carbone (CO2), responsable du réchauffement climatique, ont augmenté à un rythme record en 2016.
La Conférence sera suivie d'une série de sommets et de réunions qui sont prévus avant le Sommet de l'ONU sur le climat en septembre 2019, y compris le 'One Planet Summit' organisé par la France le mois prochain sur le financement, une réunion en Californie rassemblant les acteurs non-étatiques, et la COP 24 à Katowice, en Pologne, en décembre 2018. Le Brésil a proposé d'organiser la COP 25 en 2019.
[CdP23-climat], [ODD2030-13]
Communiqué de l'ONU (1054 hits)
09/12/24 à 11h08 GMT