Dans les rues de Yaoundé comme dans la plupart des villes du Cameroun, ce qui frappe de prime abord, c'est le comportement des moto-taximen. enquête autour d'un métier qui inquiète plus qu'il ne rassure.
Les moto-taxis sont ces hommes qui font le tranport urbain et même inter urbain à l'aide non pas de véhicules mais des motos c'est-à dire de moteurs à deux roues. Au Cameroun on les appelle aussi "ben skin". Ils ont pratiquement envahi ce secteur au point où dans certaines villes ce sont eux que l'on rencontre pratiquement à 70% dans le secteur du transport.
En parcourant les rues de Yaoundé, on a pu cheminer avec eux. Lorqu'on leur demande ce qui les attire vers ce metier, ils répondent unanimement que c'est parce qu'il ny a pas de travail qu'ils exercent ce metier. Sil est vrai que certains d'entre eux sont de diplômés à quelque niveau d'enseignement que ce soit, il n'en reste pas moins que la grande majorité n'a pas du tout été à l'école. c'est cet argument qui témoignent certainement la violence qu'ils développent dans les situations de route. Dès qu'il se produit avec eux le moindre accident, tous les autres sont alertés et vous envahissent pour se rendre justice eux-mêmes au grand mépris de la reglémentation. Face à cet agissement, un d'entre eux m'a dit "nous savons que vous ne nous aimez pas". Si on peut clairement identifier qui est-ce qu'il désigne par "nous", ce n'est pas le cas avec le "vous" qu'il utilise dans sa réponse.
Pourtant, ce sont eux qui sont responsables de la majorité des accidents de circulation dans la chaussée au point où un des pavillons de l'hôpital de Laquintinie de Douala, capitale économique du pays a du être baptisé "pavillon ben skin". Lors de ces accidents l'on remarquera, pour le déplorer, qu'ils sont toujours incapables de produire la moindre pièce d'identité tant pour eux mêmes que pour leur moto. Face à ce grave manquement, ils vous répondent cyniquement qu'ils ne veulent qu'on les identifie. La conséquence est que, lors de ces accidents régulièrement très graves, ils ont toujours tendance à fuir pour on se sait trop où, même quand ils se sont retrouvés, malgré eux, à l'hôpital. Plus grave, ils n'hésitent pas à bruler les voitures des autres usagers de la route avec qui ils ont fait un accident. Des insultes venant de leur part ne surprennent plus personne. Ce comportement est contagieux à l'égard de tous ceux qui font appel à leurs services.
Pourtant la reglémentation condamne tous ceux qui n'ont pas de permis de conduire ou d'assurance à six mois d'emprisonnement ferme pour activités dangeureuses. Que ne l'applique-t-on pas quand il s'agit d'eux?
Il est grand temps de reformer ce secteur de metier pour sauvegarder les vies humaines. C'est aussi en cela que l'école est, en tout état de cause, très importante et nous gagnons tous à ce que tout le monde y aille. Et pour de vrai.
07/10/24 à 12h30 GMT