Minuit et demi (5:30 gmt), le dimanche 3 février 2013, rue Isaac Pardo. Une procession, conduite par des hommes vêtus de blancs, visages grimés, prend son départ, observe l'agence en ligne AlterPresse.
Ce ne sont pas des Guédés, mais les chefs de file de la bande à pied traditionnelle "Mache Kare'', qui, tous les ans, à la veille de l'ouverture officielle du carnaval de Jacmel (chef-lieu du département du Sud-Est), sillonne la ville.
Nuit de folie. Oreilles chastes s'abstenir. La bande à pied atypique "Mache Kare'' se déverse dans Jacmel avec pour moteur, le rythme lancinant du rara, et des slogans qui puisent dans les expressions les plus graveleuses que peut permettre la langue créole.
Cette tradition est aussi vieille que le carnaval de la ville lui-même, qui en est cette année à sa 21 e édition. Mais, à l'origine, tous les participants au "Mache Kare" se déguisaient, nous explique un jacmélien.
Ce 3 février, quelques hommes seulement et de rares femmes se prêtent au jeu.
Derrière eux, plusieurs centaines de personnes, chantant et martelant le bitume aux sons des trompettes, tambours et vaccines.
Une fine pluie entre dans la danse. La bande à pied grossit, s'entête.
La fête s'arrête, quand une forte précipitation met fin à la fièvre.
Une trêve, car "Mache Kare" reviendra certainement l'an prochain (en 2014).
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