La seconde table ronde de la session "OMS, OMC, OIT... quel modèle pour la gouvernance mondiale de l'environnement ?" a réuni Gerard Worms, Président de la Chambre du commerce internationale, Felix Dodds, Directeur exécutif du Stakeholders forum for a Sustainable Future, Ellen MacArthur, Présidente de la fondation Ellen MacArthur, Julia Marton- Lefevre, Directrice générale de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature, et Huang Haomin, Directeur exécutif de CANGO, réseau d'ONG chinoises.
Selon Gérard Worms, la CCI est clairement convaincue qu'il faut renforcer la gouvernance en matière d'environnement. Il déclare que le Comité français de la CCI est favorable à la création de l'OME. Concernant la position générale de la Chambre, le document du 10 janvier est récent et expose deux options : la création de l'OME ou le renforcement du PNUE. Il faut donc que les 90 Etats de la CCI débattent.
Selon lui, la mise à l'écart de la société civile au cours des vingt dernières années est l'une des raisons de la médiocrité actuelle de la gouvernance environnementale.
Il exhorte les entreprises à ne pas considérer l'économique et l'environnement comme contradictoires. Il faut au contraire faire converger les deux, et en cas de contradiction, ce sera aux gouvernements de faire des propositions concrètes, après avoir consulté les acteurs économiques. Il souhaite que des critères soient établis pour que les entreprises faisant des efforts pour la protection de l'environnement puissent se distinguer des autres.
Interrogé sur les moyens de l'OME face à la lutte contre la pauvreté, il met en garde contre la confusion entre cette question et celle de l'environnement, qui sont selon lui bien distinctes. Il considère que l'OME a déjà tant à faire avec le réchauffement climatique que la lutte contre la pauvreté ne peut pas y être incluse.
Selon Felix Dodds, " demain est déjà aujourd'hui et les enjeux sont énormes ".
Elen Mac Arthur a souligné que les ressources sont limitées et qu'elles sont utilisées, à tort, de manière linéaire. Selon elle, il faut repenser notre mode de fonctionnement. Il faut une économie circulaire, redessiner les systèmes. Par exemple, une voiture doit être construite pour être déconstruite.
Selon Julia Marton Lefevre, l'UICN a le mérite d'avoir rassemblé au sein d'une même organisation des gouvernements et plus de 1000 ONG. Il faut trouver un moyen de le faire systématiquement. Les ponts sont déjà créés, avec les jeunes, avec le monde économique. Mais il faut créer le lien entre le monde de la conservation de la nature et celui de l'économie. Elle souligne que si le draft zéro évoque le renforcement très sérieux du PNUE avec une participation universelle des Etats, rien n'est dit sur la participation de la société civile.
Elle souhaite que le pilier environnemental soit renforcé, et déplore au passage l'utilisation de ce terme de "pilier ", qui renvoie à l'absence de contact, alors que dans le développement durable ils sont justement inséparables. Elle regrette que le suivi des engagements de Stockholm et de Rio n'ait pas été fait sérieusement. Selon elle, la participation des ONG doit être renforcée, et l'UICN pourrait organiser cette voie là. Elle précise que s'il faut une organisation intergouvernementale, des implications locales, régionales et nationales sont également nécessaires.
Huag Haomin a expliqué qu'en Chine, les ONG n'ont que peu de fonds, mais qu'elles essayent d'intervenir. Il est selon lui très important qu'elles puissent prendre part au processus environnemental comme à l'UICN.
[PROCESSRIO2012]
09/08/24 à 08h48 GMT