Intervention de M. François Pellegrini
Que peut-on tirer du logiciel libre dans le contexte de l'économie verte ? La révolution numérique tend à extraire l'information de tout support matériel, avec des vitesses de traitement importantes. Le logiciel est le moteur de cette révolution. C'est le premier outil de l'Homme qui soit l'extension de son esprit et non de son corps.
Internet existe parce qu'il est unique. On sort ici d'un schéma pyramidal où quelques uns peuvent décider du contenu qui sera diffusé. Nous sommes donc tous des auteurs. On est en face de création collective de biens communs informationnels (ex : qui est l'auteur de wikipedia ? impossible de le dire).
L'information est un bien dont le coût de copie est nul. La fixation des prix est donc ici artificielle, le coût de l'information va tendre vers zéro. De plus aujourd'hui plus un outil est utilisé et plus il a de valeur (exemple de Facebook).
Aujourd'hui on a les modèles payants des logiciels qui s'opposent aux modèles libres. Selon l'orateur ces derniers sont plus efficaces. Attention, logiciel libre ne veut pas forcément dire gratuit (deux sens du mot " free " en anglais), mais peut garantir un accès plus libre aux données.
Les problèmes : les technologies de l'information sont de plus en plus consommatrices de l'énergie. Il faut donc résoudre le problème autonomie/efficacité.
Les logiciels libres s'appuient sur Internet pour réduire les coûts de transaction. On remarque une disparition des entreprises au profit des " communautés ". L'intérêt du modèle libre est de permettre aux usagers de reprendre le contrôle sur la " route du développement du logiciel ", en fonction de leurs besoins.
Le logiciel est une donnée. Or aujourd'hui on a des pratiques qui se développent et qui tendent à louer des logiciels, sur des serveurs extérieurs. Cela pose des problèmes juridiques, notamment en ce qui concerne la compétence territoriale des Etats. Le problème de confidentialité se pose aussi, puisque les usagers ne peuvent pas récupérer les données qu'ils ont injectées dans un tel logiciel (exemple de Facebook, mais qui n'est qu'un exemple parmi d'autres).
Propositions pratiques :
- Etendre les droits des citoyens à l'espace numérique (garantir la neutralité d'Internet qui est l'équivalent de la liberté d'expression ; instaurer un statut unique à ce bien commun, etc.)
- Garantir le droit à l'interopérabilité (rejet des " verrous numériques ", etc.)
- Développer une économie locale du logiciel, capable de s'adapter aux besoins locaux de traitement d'information (soutien direct et indirect des pouvoirs publics)
- Rejeter les brevets " logiciels " (déjà déclarés illégaux par la Convention du Brevet Européen)
- Généraliser l'usage des logiciels libres dans les administrations et collectivités territoriales
- Favoriser l'accès aux contenus et la co-création de valeur ajoutée et de biens communs
[FFPR2012]09/08/24 à 08h48 GMT