Mme Merim HOUZIR, Consultante associée AlliaDev consulting a présenté les expériences des Agendas 21 dans les pays du Maghreb.
Elle a insisté sur le rôle des collectivités locales dans la mise en œuvre du développement durable. Les collectivités sont les premières chargées de mettre en place des documents de planification et de gestion urbaine du territoire. Leur capacité à générer et à animer sur leur territoire les politiques des différents acteurs et leurs compétences directes font qu'elles sont légitimes pour œuvrer dans la mise en œuvre du développement durable.
Elle note que la Ville de Lyon est en avance sur les villes africaines. En Afrique, on note une cinquante de démarches selon le Conseil international pour les initiatives écologiques locales. C'est le cas en Tunisie, au Sénégal, au Congo mais également au Burkina Faso. Les initiatives sont très récentes et sont principalement d'origine privée (ONG).
En Afrique de l'Ouest, il y a des expériences d'Agenda 21 locaux. C'est le cas du Sénégal avec les villes de Louga et de Saint-Louis, du Burkina Faso avec la ville de Ouagadougou.
En Afrique du Nord également, il y a des expériences dans ce domaine. C'est le cas de la ville de Marrakech au Maroc. Elle a insisté sur le rôle de l'ONU Habitat (programme des Nations Unies pour les établissements humains) qui aide les collectivités dans la transformation de leurs villes.
Méthodologie
La méthodologie suivie dans la mise en œuvre du développement durable consiste à :
Pour le Sénégal il y a l'institut africain de Gestion Urbaine qui a porté le programme de ONU-Habitat. Cet institut fait office d'institution d'ancrage. C'est une spécificité de l'expérience sénégalaise.
En Afrique, l'Agenda 21 a été perçu comme un outil de mise en œuvre du développement durable par les collectivités territoriales. C'est un nouveau mode de gouvernance locale.
Cette politique de mise en place d'Agenda 21 rencontre des difficultés telles que:
1. Le manque d'institutionnalisation des Agendas 21 locaux
2. Le manque de culture commune du développement durable qui suppose la mise en place d'un référentiel
3. Le manque d'appropriation des démarches par les collectivités locales
4. La faiblesses des financements
5. Le manque d'expertise et de moyens humains
6. Le manque de mesures incitatives et de soutien des gouvernements
7. Un cloisonnement entre les services de la collectivité
8. Une déficience du point de vue de l'information des populations locales
Pour faciliter la mise en place des Agendas 21, certains pratiques sont recommandées. Il faut selon Mme Merim HOUZIR:
1. un renforcement des collectivités territoriales
2. Une institutionnalisation des Agenda 21
3. Un cadre référentiel national avec des thématiques transversales et mode de gouvernance locale
4. des incitations financières : appels à projets et aide financière
5. Une assistance technique : dispositif d'accompagnement, guides méthodologiques
Elle a insisté sur le fait qu'un Agenda 21 est construit avec les populations locales.
Le Professeur DOUMBE-BILLE est intervenu pour faire quelques observations. Il a noté qu'on ne peut pas faire reposer la responsabilité uniquement sur les maires dans la mise en œuvre des agendas 21 et qu'il y a aussi des agendas 21 régionaux. Il a également précisé qu'il y a, au delà des collectivités, des communautés qui se mettent en place.
La mise en œuvre des Agendas 21 dans les villes africaines est un échec. Il y a un hiatus entre la formalisation et le processus d'institutionnalisation des agendas 21. Il faut restructurer les rapports entre le local et le national pour donner la place aux agendas locaux.
[FFPR2012]
Marrakech Agenda21 (326 hits)
Ouagadougou Agenda21 (272 hits)
Louga Agenda21 (317 hits)
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09/08/24 à 08h48 GMT