" Il existe toujours un écart entre ce que les dirigeants nationaux ont déclaré lors du Sommet de l'ONU sur les changements climatiques organisé en septembre dernier et ce que proposent leurs négociateurs ", a affirmé ce matin M. Janos Pasztor, Directeur de l'Équipe de soutien sur les changements climatiques du Secrétaire général, lors d'une conférence de presse donnée au Siège de l'ONU, à New York.
M. Pasztor a toutefois salué la volonté politique démontrée selon lui par tous les pays, " développés et en développement ", lors de la réunion de Bangkok qui s'est achevée vendredi 9 octobre. Durant cette réunion, tenue sous les auspices de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, les États ont avancé sur la question de l'architecture de l'accord qui devrait être finalisé en décembre prochain à Copenhague, a-t-il estimé.
" C'est là l'effet de l'élan donné par le Sommet de septembre " sur le climat, organisé à l'initiative du Secrétaire général, a-t-il assuré, en soulignant les progrès accomplis sur les questions touchant à l'adaptation, aux technologies vertes, au renforcement des capacités, à la réduction des émissions de CO2 et à la déforestation.
Le Directeur de l'Équipe de soutien sur les changements climatiques a toutefois rappelé qu'il ne reste plus que cinq jours de négociations à Barcelone avant la Conférence de Copenhague pour traduire l'élan politique actuel en propositions concrètes et parvenir à un accord " ambitieux, équilibré et auquel tous les pays prendront part, selon le voeu de M. Ban Ki-moon ".
Il s'est ensuite attardé sur le manque d'avancées concernant les questions d'ordre politique. Il s'agit de " celles, majeures, portant en premier lieu sur les taux d'émissions de gaz à effet de serre des pays industrialisés ". Il s'agit aussi des questions relatives au niveau de financement dont auront besoin les pays en développement pour limiter leurs propres émissions et, surtout, " mettre en oeuvre les mesures d'adaptation aux effets inévitables du réchauffement climatique ".
M. Pasztor a ainsi reconnu qu'à Bangkok, " les principaux pollueurs n'avaient toujours pas envisagé de réduire de 25% à 40% leurs émissions de gaz à effet de serre, ce qui constitue pourtant le principal objectif à atteindre d'ici à 2020 pour faire de l'après-Kyoto un cadre d'action collective efficace ".
Interrogé sur la position des États-Unis, Janos Pasztor a simplement noté que le Sénat américain poursuivait l'examen du projet de loi soumis à la fin du mois dernier pour réduire les émissions de gaz à effet de serre à l'échelle du pays.
Il a ajouté que, dans ce contexte, le Secrétaire général continuait d'encourager l'ensemble des parties à redoubler d'efforts et à négocier dans un esprit de souplesse dans l'intérêt de tous.
" L'enjeu reste de trouver un accord juste, ambitieux et complet sur le climat, dont la portée engage la survie même de la planète ", a répété M. Pasztor.
Par ailleurs, il a indiqué qu'à l'occasion de sa récente visite à Genève, M. Ban Ki-moon s'était entretenu avec les principaux chefs d'entreprise du secteur des télécommunications. " Le Secrétaire général les a invités à faire plus pour adapter leurs activités aux défis posés par la dégradation du climat, sachant que si les télécommunications sont une source croissante de pollution, le secteur peut également proposer de nombreuses solutions alternatives aux émissions de gaz à effet de serre et induites par l'industrie en pleine expansion de l'Internet ", a déclaré M. Pasztor.
M. Pasztor a enfin estimé qu'il serait " techniquement " possible, en fonction des résultats obtenus à l'issue de la Conférence de Copenhague, d'organiser une deuxième conférence pour parachever un éventuel accord.
" C'est politiquement qu'il sera difficile, un mois ou six mois après Copenhague, de maintenir l'élan politique sur le climat, un élan qui aura culminé lors du Sommet de septembre, où plus de 100 chefs d'État et de gouvernement ont exprimé leur volonté de parvenir à un accord ambitieux ", a conclu le Directeur de l'Équipe de soutien sur les changements climatiques du Secrétaire général.
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