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Action Carbone ou comment compenser ses émissions de CO2



  • La prise de conscience des dangers que représente le réchauffement climatique conduit à la multiplication d'initiatives. A tous ceux qui veulent passer à l'acte, l'ADEME et l'association de Yann Artus-Bertrand, Good Planet, proposent un programme de compensation de leurs émissions de CO 2, accessible sur le site actioncarbone.org.L'idée n'est pas neuve mais elle n'a pas encore atteint le grand public. Elle consiste à généraliser le système de compensation des émissions de gaz à effet de serre que le protocole de Kyoto prévoit pour les Etats. Le constat de l'ADEME et de l'association de Yann Artus-Bertrand, Good Planet qui travaillent tous deux à la réduction générale des émissions de gaz à effet de serre est de proposer un outil pour limiter « les émissions irréductibles dans les conditions techniques et économiques actuelles. » Les solutions proposées, dans ce cas de figure, par leur programme commun Action Carbone consistent à ouvrir à tous des dispositifs de compensation d'émissions de CO2. Elles sont, en moyenne, de 8 tonnes par an pour chaque Français soit 4 fois plus que ce que la planète peut absorber.

    Ce programme lance un appel à la mobilisation générale qui va bien au delà des installations soumises au PNAQ (programme national de réduction dans le cadre du dispositif européen_voir articles liés). Il propose aux entreprises, aux collectivités et aux institutions de commencer par mesurer l'intégralité de leurs émissions grâce à la méthode de bilan carbone dont l'ADEME fait la promotion et ensuite de se fixer des objectifs de réduction et de compensation pour arriver à une « neutralité carbone ». Les méthodes de compensation consistent à financer des projets de développement durable pré-sélectionnés par Action Carbone. Ils peuvent soit réduire les émissions de gaz à effet de serre, soit « séquestrer » du carbone. Dans le premier cas, il s'agit de réduire les sources d'émissions dans un autre pays. Par exemple, diffuser au Cambodge des moyens de cuisson utilisant des énergies renouvelables ou installer des panneaux solaires au Brésil dans des zones rurales isolées. Dans lesecond cas, il s'agit de favoriser l'implantation de forêts. Les promoteurs d'Action Carbone donnent un exemple, au Chili, où le boisement de 200 hectares de pâturages appartenant à la communauté indienne Mapuche pourrait conduire à la « séquestration » de 60 000 tonnes de CO2 pendant 30 ans.Tous ces projets doivent permettre de mesurer la quantité de carbone économisée. Il existe pour cela une méthodologie mise en place par la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique portant sur les Mécanismes de Développement Propre (MDP).Dans l'optique d'une mobilisation générale, Action Carbone met son dispositif à la disposition des particuliers. Ils peuvent mesurer leurs émissions de CO 2 via le calculateur en ligne et ensuite faire un don équivalent aux émissions de gaz à effet de serre générées par leurs maisons ou leurs déplacements, en avion, ou en voiture.

    En finir avec la polémique sur l'existence du réchauffement

    Cette initiative n'est pas la première du genre. Il existait déjà, en France, CO 2 solidaire (voir article lié) mais la dimension et la visibilité du projet symbolisent la montée en puissance d'une nécessité d'action à la hauteur des problèmes posés par le réchauffement climatique. La sortie en salles du documentaire sur le sujet avec Al Gore ainsi que des projets comme celui de l'étiquette CO2 pour les entreprises (voir article lié) vont tous dans le même sens. Faire passer le message qu'il faut agir vite et collectivement et que la polémique sur l'existence du réchauffement climatique n'a pas de sens. En France, elle vient d'être relancée par l'ancien ministre de l'éducation, Claude Allègre, mais il est intéressant de noter le décalage entre le bruit médiatique de cette thèse et son poids scientifique. Pour la combattre, les spécialistes scientifiques du monde entier on créé un site dédié : realclimate.org. Alimenté par les plus grands spécialistes internationaux, il a pour but de « fournir une réaction rapide à l'actualité ainsi que le contexte scientifique souvent absent des media ». Enfin, il est utile de savoir qu'aux Etats-Unis la question climatique fait l'objet d'une bataille politique (voir article lié) alimentée par un lobby financé, entre autres par Exxon Mobil. Dans son numéro Hors Série sur le réchauffement de la planète, Courrier International explique que « la première compagnie pétrolière du monde finance une quarantaine de groupes de pression et de think tanks qui s'évertuent à présenter le réchauffement climatique comme un canular ou une manipulation ».

    Source :http://www.novethic.fr

    A.C. Husson-Traore

    Mis en ligne le : 20/10/2006
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