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Pompesà chaleur : la France rattrape son retard.



  • Les pompesà chaleur équipent, en Suède, 95 % des maisons neuves, contre moins de 10 % dans l'Hexagone. Toutefois, le marché français s'est hissé au second rang européen en 2006. La filière s'organise pour répondre à cette demande soutenue, dopée par les possibilités de crédit d'impôt.Un petit millier de systèmes dénombrés en 1997, 53 510 équipements installés l'an dernier. Entre temps, la France est devenue, en 2006, le second marché européen de la pompe à chaleur, talonnant la Suède (55 100 unités), et précédant l'Allemagne et la Suisse. « Depuis 2002, le taux de progression du marché français double à peu près d'une année sur l'autre et a culminé à + 112 % en 2006. On frôle la surchauffe ! » constate, ravi, Christian Bernhardt, le représentant de l'Association Française pour les Pompes A Chaleur , l'AFPAC. Créée en 2002, elle regroupe l'ensemble des acteurs de cette filière en pleine expansion- des fabricants aux organisations comme l'ADEME ou les syndicats professionnels - .
    Les Pompes A Chaleurs (PAC), appelées également thermopompes, permettent en effet de collecter la chaleur présente dans un milieu extérieur - puisée dans l'air, l'eau d'une nappe phréatique ou sous terre par exemple - afin de la restituer au sein d'un batiment au travers d'une ventilation, un réseau de radiateurs ou un plancher chauffant.

    Dans l'air, l'eau, ou le sol ?

    Ce dispositif d'échange de chaleur, basé sur les lois de la thermodynamique, repose sur un circuit fermé parcouru par un fluide"frigorigène", en plusieursétapes, gazeuses ou liquides, selon qu'il absorbe ou libère l'énergie thermique disponible. Un peu comme lorsqu'on génère de la chaleur en comprimant l'air dans une pompe à vélo. Le processus peut aussi s'inverser, fabriquer du froid et rejeter la chaleur au-dehors. C'est d'ailleurs ainsi, sous la forme familière d'un réfrigérateur ou d'un climatiseur, que nous cotoyons d'autres PAC au quotidien.
    Si le schéma de principe d'une PAC reste grosso modo identique, il existe une profusion de procédés très différents... Ils sont à peu près aussi nombreux que les facteurs pris en compte avant le choix technique ! Tout dépend en effet du climat, du type de terrain disponible, des besoins en chauffage, etc. Les PAC géothermiques par exemple, privilégiées dans les régions froides et les pays nordiques, puisent leur chaleur à partir du sol, où la température est beaucoup plus constante que dans l'air. Elles se déclinent en deux versions. Horizontale, la tuyauterie frigorigène serpente environ un mètre sous terre, mais occupe une surface au sol de 1,5 à 2 fois la superficie à chauffer. De quoi limiter le système aux maisons individuelles en construction ou cellesdont le terrain le permet. Au contraire le circuit de forme verticale a une emprise au sol minimale mais nécessite un forage à 50 ou 80 m de profondeur. Autre PAC, celles dites aérothermiques, qui puisent leur chaleur dans l'air ambiant. Avec 35 000 unités montées en 2006 (60 % du parc annuel),la France est devenue le premier marché d'Europe de ces systèmes attrayants car plus ou moins bon marché et adaptés au climat clément mais ils sont relativement bruyants et capables, le cas échéant, de se transformer en climatiseurs. « Mais s'ils veulent rafraîchir leur intérieur, les usagers vont dépenser les économies d'électricité obtenues en hiver ! », prévient le représentant de l'AFAPC.

    Performance conditionnée

    « De toutes les installations à base d'énergies renouvelables, la PAC est celle que l'on amortit le plus rapidement » poursuit Christian Bernhardt. Pour 1 kWatt consommé, on compte en général 3 ou 4 kW de chaleur restituée. Un cycle vertueux synonyme d'efficacité énergétique, notifié parun Coefficient de Performance (COP) de 3 ou 4. Ce COP mesure le rendement de la PAC à une température donnée. Plus les COP sont élevés, et garantis pour une T° minimale de 7°C par exemple, et plus le gain est important. Correctement réglée, une PAC peut permettre d'économiser jusqu'à 60% de la facture d'un chauffage électrique conventionnel. Il est difficile sinon d'amortir l'investissement initial. La pose d'une PAC coûte cher. Prévoir, selon les formules, entre 70 et 150 euros du m2 habitables, soit un budget de 10 à 23000 euros pour une maison de 150 m2. Des aides existent,comme les primes et subventions versées par l'Agence nationale d'Amélioration de l'Habitat (ANAH) aux propriétaires de logements de plus de 15 ans. Le montant des PAC d'un COP supérieur ou égal à 3, hors main d'oeuvre, sont aussi éligibles au crédit d'impôt de 50 % destinées à faciliterl'achat de matériel relatif aux économies d'énergie. « Ce crédit représente un coup de pouce décisif,"reconnaît Christian Bernhardt."Conjugué au retard historique du parc installé, à la flambée du pétrole, et à la prise de conscience des Français autour du développement durable, il explique l'essor actuel du marché des PAC en France. »

    Source :

    [=>http://www.novethic.fr

    Maxence Layet

    Mis en ligne le : 24/08/2007
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