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CDD 16: Bilan du cycle eau et assainissement (2e partie)



  • L’eau et l’assainissement ont de nouveau été à l’honneur en cette deuxième journée du bilan du cycle eau et assainissement (pour le compte-rendu de la première journée, voir dépêche “CDD 16: bilan du cycle eau et assainissement”).

    En plus de nombreux “side events” sur la question, l’assemblée plénière a permis aux experts panellistes et délégués de partager leurs expériences et points de vue sur les accomplissements depuis la CDD-13, année de mise en oeuvre du cycle.

    Margaret Catley-Carlson, conseillère du secrétaire général des Nations unies (UNSGAB), a lancé trois messages: 1) “il faut garder l’eau à l’ordre du jour” malgré le fait que le cycle de la CDD sur la question soit terminé; 2) les échecs résultent généralement de lacunes en infrastructures et en investissements; et 3) la complexe question de la gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) exige d’abord l’établissement de priorités claires.

    Mike Muller, consultant de l’Afrique du Sud sur l’eau, a quant à lui cherché à démontrer, chiffres à l’appui, qu’il n’existe actuellement pas de pénurie mondiale de l’eau. Selon lui, il faut plutôt parler d’une accumulation de problèmes locaux : incertitudes compliquant la coopération, manque de connaissances, compétition locale pour la ressource, utilisation abusive et pollution. À son avis, le succès dépendra d’une réconciliation entre répartition et utilisation de l’eau.

    L’accès à l’eau est un enjeu en soi, mais plus encore, il est à la base de l’alimentation, a ajouté David Molden, de l’Institut de la gestion internationale de l’eau (IWMI). “Il y a un lien crucial entre l’eau et chaque calorie que nous ingérons”, a-t-il dit. La clé? L’irrigation. Selon lui, c’est en partie grâce aux investissements majeurs dans l’irrigation au cours de la décennie 1980 que le prix des aliments est demeuré bas. Devant la crise alimentaire que nous vivons actuellement, il prédit un intérêt renouvelé dans l’investissement en infrastructures d’irrigation. Malheureusement, les investissements en irrigation de l’Afrique demeurent rachitiques.

    Réactions

    L’Union pour la conservation de la nature a proposé huit conditions pour des politiques efficaces en matière d’eau. Parmi elles, citons l’implication des partenaires locaux, la résolution de problèmes quotidiens réels, l’engagement de tous les niveaux de gouvernement (local, national, régional, mondial), des stratégies flexibles, le développement de partenariats et une stratégie économique rationnelle,

    L’UNIDO a mis l’emphase sur les liens entre l’eau et l’industrialisation. Le représentant du département onusien a rappelé le rôle des centres nationaux de production propre dans l’élimination des polluants dans les eaux usées.

    Alors que la France a mis l’emphase sur l’impact des changements climatiques sur les ressources en eau dans la région méditerranéenne (et promu un mécanisme régional sur la question), le Sénégal et la Mali ont fait état de leurs progrès dans la recherche de l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement en matière d’eau et d’assainissement. Au Sénégal, l’accès à l’assainissement demeure toutefois faible en milieu rural pour deux raisons principales : coût élevé des infrastructures et manque d’investissements. 10$ par an par habitant : c’est ce dont a besoin le Mali en investissements en eau, dont une partie en aide au développement. Pour le Maroc, la Gestion intégrée des ressources en eau doit devenir une priorité à l’échelle mondiale.

    Le représentant du Conseil des ministres africains responsables de l’eau s’est félicité de l’existence de plusieurs agences engagées dans l’eau (ONU-Eau, Conseil mondial de l’eau, organisations régionales) et a demandé que leur mandat soit renouvelé, comme les investissements.

    S’il est un constat qui se dégage de ces deux journées riches en interventions sur l’eau et l’assainissement, c’est que ce ne sont pas les bonnes intentions des pays ou les acteurs engagés dans les organisations intergouvernementales ou non gouvernementales qui manquent. Si les OMD en assainissement et accès à l’eau seront atteints par plusieurs pays, de nombreux pays (trop nombreux, surtout en Afrique) sont très en retard et risquent de rater leurs cibles. Mais le secteur de l’eau ne se limite pas à l’assainissement et à l’eau potable : l’importance d'une gestion intégrée des ressources en eau a été maintes fois soulignée, tout comme celle d'établir des critères de contrôle et de suivi du domaine de l'eau dans son ensemble.

    Les conclusions du président de l'assemblée plénière sur l'eau devraient être bientôt disponibles sur le site de la CDD.

    [CDD16]
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