Les représentants de 180 pays se sont retrouvés lundi 10 Aout à Bonn (Allemagne) pour quatre jours de discussions destinées à préparer le traité post-Kyoto sur la lutte contre le réchauffement climatique, qui doit être adopté en décembre prochain à Copenhague (Danemark). Les dernières négociations, à Bonn début juin, ont abouti à un avant-projet de plus de 200 pages, regroupant l'ensemble des propositions des différentes parties (voir lien vers le document en bas de page). Les délégués doivent maintenant parvenir à se mettre d'accord sur un texte beaucoup plus court. Des avancées plus substantielles sur certains blocs de la négociation sont également attendus, notamment pour prendre en compte ce qui s'est dit au sommet du G8 et au Forum des économies majeures (MEF: G-8 plus G-5 -Inde, Chine, Afrique du sud, Brésil, Mexique-plus l'Indonésie, l'Australie et la Corée du Sud) en juillet à l'Aquila, concernant les stratégies de réduction d'émissions à mettre en place. Le nouveau traité mondial sur le climat, et notamment son programme de réduction de émissions d'ici 2020, doit être adopté lors de la conférence plénière ii à Copenhague en décembre. L'accord devrait inclure des aides pour les pays pauvres, afin de leur permettre de s'adapter aux changements nécessaires pour réduire leurs émissions sans obérer leur développement. La conférence de Bonn est la dernière d'une série de six réunions cette année, sans compter plusieurs sommets entre principaux pays émetteurs, au sein du G8 et du "Forum des économies majeures". Cette nouvelle rencontre, informelle, se passera davantage en petits comités et sessions privées qu'en grandes réunions plénières.
Selon les scientifiques du GIEC, les pays les plus avancés devraient réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 25 à 40% en 2020 par rapport aux niveaux de 1990 pour avoir au moins l'espoir d'empêcher que le réchauffement de la planète dépasse les deux degrés Celsius.
A considérer les annonces faites par les différents pays jusqu'à présent, on reste encore loin de cet objectif:
- En janvier 2008, la Commission Européenne a acté son plan "Climate Action" qui vise à avoir un impact positif sur l'évolution du climat. Dans ce cadre, la Commission s'est fixée un triple objectif 20/20/20: 20% de réduction des émissions (rejets) de gaz à l'horizon 2020 (base 1990), accroissement de l'utilisation des énergies renouvelables de 20% à l'horizon 2020. Le Royaume Uni a déjà voté une loi en décembre 2008, intitulée "Climate Change Act", qui a introduit des budgets carbone légalement contraignants sur la base d'une diminution carbone de 34 % en 2020 et au moins 80 % en 2050. Un plan de transition vers une économie bas-carbone a été établi sur cette base (lire la dépêche Mediaterre à ce sujet)
- En juin, le Japon avait annoncé une réduction de 8 % de ses émissions en 2020 par rapport aux niveaux de 1990, ce qui avait alors été considéré comme très modeste pour le 5iéme émetteur mondial de GES. Le premier ministre Japonais s'était justifié en déclarant que ces réductions étaient "authentiques" et n'incluait pas de schéma de bourse carbone ("emission trading") comme dans l'Union Européenne.
- Alors que les Etats-Unis, sous l'ère Bush, n'avaient pas signé le protocole de Kyoto, le nouveau gouvernement Obama s'est engagé à prendre le leadership des négociations climatiques. Un projet de loi, qui a déjà passé une première étape de la navette législative, envisage une réduction de 17% des émissions par rapport aux niveaux de 2005, soit environ 4% sous ceux de 1990, ce qui reste très loin des recommandations du GIEC.
- Lundi, la Nouvelle-Zélande est devenue le dernier pays en date à annoncer ses objectifs pour 2020: elle s'est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 10 à 20% par rapport aux niveaux de 1990.
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Pour en savoir plus (637 hits)
Le plan de transition du Royaume-Uni (764 hits)
Train de mesures de l'UE pour l'objectif 20/20 en 2020 (627 hits)
L'avant-projet des précédentes négociations du 22 juin (680 hits)
06/05/24 à 12h32 GMT