Le colloque forêts du Forum francophone s'est clôturé hier avec l'intervention du Ministre du développement durable, de l'économie forestière et de l'environnement de la République du Congo, M. Henri Djombo.
Après avoir rappelé la nécessité
de la forêt pour la vie, donc pour l'Homme (un milliard et demi de personnes dans le monde en dépendent), le Ministre a souligné que les pays
forestiers comme la République du Congo avaient tout particulièrement conscience de cette importance.
Dans le cadre de la lutte contre
la pauvreté, il explique que la forêt est une véritable mine d'activités
vertes,
Il déplore que les règles ne soient pas généralisées, même dans les pays développés. En 1991 par exemple, l'Organisation internationale des bois tropicaux avait arrêté le principe qu'à partir de l'an 2000, toutes les forêts tropicales devaient être aménagées. Or en 2002, seulement 3% d'entre elles l'étaient. Il faut donc tout faire selon lui pour généraliser l'aménagement forestier durable, même là où la forêt a disparu, en la reboisant. Il faut notamment effectuer un inventaire des ressources en biodiversité. Or avec 220 millions d'hectares dans le bassin du Congo, cela reviendrait très cher, et n'a donc pas été effectué car les pays n'en ont pas les moyens. Pourtant, de tels inventaires seraient générateurs de nombreux emplois verts.
Il a insisté sur la nécessité de développer, à l'instar du Kenya ou de la Namibie, l'écotourisme dans les aires protégées comme une ressource économique importante. Il faut que la forêt soit une ressource pérenne pour les activités sociales et économiques. La République du Congo abrite nombre de merveilleux paysages, et selon le Ministre, c'est en laissant le secteur privé gérer ce patrimoine qu'il a la plus de chance d'être mis en valeur.
Il appelle à l'utilisation des déchets du bois pour produire de l'énergie propre (vapeur, électricité...), ainsi qu'à la création d'espaces verts. Il donne l'exemple des récentes maisons en bois au Congo, dans le département de la Sangha, qui ont prouvé que de telles constructions écologiques pouvaient être moins couteuses et plus solides.
Concernant la croissance verte, il estime que les entreprises sont les plus aptes à monétariser l'activité locale, en créant des salariés, de l'éducation, en améliorant l'accès à la santé... De telles infrastructures de bases voient le jour grâce aux forestiers.
Pour réaliser ce beau tableau, il insiste sur une nécessité : les financements. Une trop faible part du budget des États est consacrée à l'environnement, il faut donc qu'ils prennent conscience de leur rôle et augmentent cette part. A un autre niveau, ce sont les engagements de la communauté internationale qui doivent être suivis d'effet : il faut que les moyens promis soient débloqués, car les pays pauvres n'ont pas les ressources nécessaires pour faire face aux problèmes globaux.
Il conclut en exhortant la francophonie à adopter une déclaration, dans laquelle les forêts seront prises en compte à leur juste valeur. Il faut selon le Ministre qu'elles figurent dans l'Agenda sur le développement durable.
Cette intervention de M. le Ministre Djombo nous rappelle que les pays du bassin du Congo, deuxième plus grand bassin fluvial au monde après l'Amazonie, se présentent comme les acteurs majeurs et incontournables du développement durable.
[FFPR2012]
Pour en savoir plus sur le programme national de consruction de maisons en bois (1445 hits)
Pour consulter les directives et orientations de l'Organisation internationale des bois tropicaux (478 hits)
06/05/24 à 12h32 GMT