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L'environnement, pilier du développement durable



  • L'Environnement, selon Louis GOFFIN, est " un système dynamique  défini par les interactions physiques, biologiques et culturelles perçues ou non, entre l'homme et les autres êtres vivants et tous éléments du milieu qu'ils soient naturels, transformés ou créés par l'homme ". Sa dégradation a connu pendant ces dernières décennies une ampleur  inquiétante, notamment dans les pays sahéliens. Cette détérioration a affecté de façon sensible la qualité de vie des populations rurales et urbaines qui dépendent des ressources naturelles pour l'essentiel de leurs besoins de subsistance. Ainsi, l'homme, principal responsable des agressions sur l'environnement, est devenu une victime des conséquences de cette altération des équilibres naturels. Soucieuses de promouvoir un  modèle de développement basé sur l'efficience économique, l'intégrité écologique et l'équité sociale et permettant de répondre aux besoins du présent sans que les générations futures n'en pâtissent, les Nations Unies considèrent la préservation de l'environnement comme un pilier du développement durable. De Stockholm 1972 à Rio 20 en 2012, en passant par tous les sommets internationaux sur l'environnement et le développement durable, un effort sans cesse croissant de la communauté internationale rythmé par des échecs et des succès a été enregistré en faveur de la protection de l'environnement. A Rio 20, une déclaration portant le  titre " L'Avenir que nous voulons " a été adoptée. Cette déclaration est un signal fort quant à l'urgence d'assurer une meilleure prise en compte de l'environnement pour une véritable promotion d'un nouveau paradigme tel que " l'économie verte " comme pilier essentiel du développement durable. Toutefois, la volonté politique de favoriser la croissance de nos pays est annihilée par les effets du changement climatique.

     Les pays africains, particulièrement ceux de la région sahélienne,  sont  exposés à des chocs d'origine diverse (politique, économique, financière, etc.) auxquels viennent s'ajouter les conséquences du changement et la variabilité climatiques.

    Aujourd'hui, la plupart des modèles climatiques disponibles projettent une intensification du réchauffement moyen, une plus forte variabilité des précipitations ainsi qu'une  fréquence accrue des phénomènes extrêmes telles que les inondations  qui vont accentuer  l'érosion côtière, la perte de la biodiversité, etc. Dans un contexte international marqué par le ralentissement de l'économie mondiale consécutif à une crise financière aiguë, le Sénégal, à l'instar de nombreux pays subsahariens, s'est engagé résolument à relever les grands défis liés à la réduction de la pauvreté, notamment par la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Ainsi, l'Etat a apporté des réponses politiques et institutionnelles pour une meilleure prise en compte de l'environnement, notamment la création d'un Conseil Economique Social et Environnemental (CESE), la mise en place d'un cadre juridique actualisé et de directions régionales d'environnement à l'échelle nationale. Néanmoins, les résultats des réformes initiées sont parfois anéantis par des facteurs tels que la forte croissance démographique, l'urbanisation galopante, mais surtout, la spirale de pauvreté des populations et la crise économique mondiale. Le rythme de dégradation de l'environnement  et les impacts du changement climatique continuent de s'accélérer et menacent la survie des populations. La préservation de l'environnement découle de notre responsabilité commune différenciée. Une prise de conscience citoyenne est alors indispensable pour accompagner l'engagement politique de l'Etat et des citoyens en faveur de la protection de l'environnement. Cette prise de conscience passe nécessairement par la mise en synergie des efforts à l'échelle nationale et sous régionale, des décideurs politiques, des chercheurs, des acteurs privés, des ONG ainsi que des associations, avec pour pierres angulaires, la sensibilisation et l'éducation environnementale des populations. La 21ème Foire  Internationale de Dakar (FIDAK) dont le  thème porte sur " La Protection de l'environnement pour un développement durable en Afrique de l'ouest " atteste pleinement de l'importance que le Sénégal accorde à la préservation de l'environnement. Le forum scientifique organisé à cet effet a permis de passer au  peigne fin les équations à résoudre pour asseoir un développement durable.   

    Ainsi, il est urgent aujourd'hui, surtout pour les pays en développement, très vulnérables aux conséquences de la mauvaise gestion de l'environnement, de revoir les styles de vies  arrimés à une civilisation trop tournée vers de modes de production et  consommation non durales.

    La gestion des déchets, les inondations, l'érosion côtière, la perte de la biodiversité, la salinisation des terres, la baisse des rendements agricoles et la lutte contre la pauvreté et le changement climatique sont, entre autres, des défis majeurs auxquels le Sénégal fait face. Ces problèmes ainsi relevés créent des coûts additionnels aux investissements consacrés aux différents secteurs de développement.

    Au vue de l'incidence de ces fléaux sur la croissance économique de notre pays, il est nécessaire de proposer des approches multisectorielles et décentralisées en faveur de l'environnement, en encourageant et en accompagnant les initiatives locales. La gestion de l'environnement demeure une affaire de tous et ne doit nullement être la chasse gardée d'acteurs aux aspirations politico-politiciennes. Cependant, les stratégies nationales de développement devront prendre impérativement en compte les avis des chercheurs pour promouvoir à la fois l'éducation environnementale, la recherche et la technologie, l'équilibre des écosystèmes ainsi que la pérennité de l'accès aux ressources en conformité avec l'augmentation de la population et de ses besoins.

    Nous devons avoir un engagement citoyen pour faire de la préservation de l'environnement une véritable réalité. Celle-ci demeure un impératif pour asseoir un développement durable dans notre pays.

     

    Diomaye DIENG, Chimiste -Physicien- Environnementaliste ;

     Institut des Sciences de l'Environnement (ISE) / FST/UCAD ;
    Président de l'Association des Diplômés de l'ISE (ADISE)

    Président de la Commission Scientifique de la 21ème FIDAK

     Email : diengdiomaye@yahoo.fr

     

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