Le Président de la 68e Assemblée générale des Nations Unies a organisé le 5 mai 2014 un débat thématique spécial sur le thème « Culture et développement durable dans l’agenda de développement pour l’après 2015 » pour appeler à la prise en compte de la dimension culturelle dans le nouveau programme de développement.
Dans son allocution d’ouverture, Jan Eliasson (Vice-secrétaire général des Nations Unies) s’est réjoui que « La culture dans un sens plus profond peut avoir une forte influence sur le développement durable. Une approche transformative en matière de développement consiste à adopter des modes de vie qui ne pèsent pas trop sur les ressources de la planète, et qui permettent aux personnes vivant dans le dénuement et la pauvreté de répondre à leurs besoins de base ». Toutefois, « nous ne devons pas permettre qu'on utilise la culture comme une excuse pour saper le développement. Par exemple, cette Assemblée a appelé à juste titre à la fin de la mutilation génitale féminine, qui est malheureusement encore une tradition dans plusieurs pays. Cela est essentiel pour la réalisation de notre vision d'un monde exempt de violence contre les femmes - ce qui est essentiel pour le développement et indispensable pour une vie digne pour tous » a-t-il exhorté.
Mohamed Khaled Khiari, Président par intérim de l'Assemblée générale, a estimé que « comprendre et examiner les aspects culturels d'une société est essentiel pour adapter des approches de développement à des contextes locaux et garantir des résultats réussis. »
Après les discours d’orientation de la Directrice générale de l'UNESCO (Irina Bokova), de l’Envoyé spécial de l'UNESCO pour Haïti (Michaëlle Jean), du Président de la Conférence générale de l'UNESCO (Hao Ping) et du Secrétaire général de l'OMT (Taleb Rifai), une vingtaine de ministres en charge de la culture (Corée, Bahamas, Haïti, Mali, Bolivie, Maroc, Jamaïque, Albanie, Paraguay, Vietnam, Côte d’Ivoire, Mauritanie, Suriname, etc.) ont délivré des déclarations fortes sur la place essentielle de la culture dans les processus de développement. Ramatoulaye Diallo N'Diaye, Ministre de la Culture du Mali s'est par exemple engagée à faire de la culture le quatrième pilier du développement durable dès maintenant, sans attendre 2015. Plusieurs délégations nationales ont également mis l’accent sur les acquis et le potentiel de la culture pour le développement et la cohésion des peuples.
Lors du débat interactif, Filippe Savadogo, Représentant de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) auprès Nations Unies a rappelé le fondement de l’OIF en citant l’un de ses pères fondateurs, Léopold Sédar Senghor pour qui, « la culture est au début et à la fin de tout développement ». Il a en outre mis en avant le potentiel de la culture et du tourisme durable pour l’éradication de la pauvreté et le dialogue interculturel.
Les deux prochains débats thématiques de haut niveau porteront sur les thèmes suivants :
Emilienne Lionelle NGO-SAMNICK
Spécialiste de programmes
Chargée des problématiques de développement durable
OIF / IFDD
[PROCESSODD]
06/05/24 à 12h32 GMT