La lutte contre la pauvreté est elle une, si ce n'est la nouvelle finalité du droit international du développement (DID)? Tel est le sujet de ce rapport; question à laquelle le professeur Khérar répond de manière claire par la négative.
En effet, celui-ci rappelle que les notions de développement et de lutte contre la pauvreté sont intimement liés, tant dans une approche historique que politique ou économique. La question que se pose le professeur, lorsqu'il tente d'émettre un constat sur la situation actuelle est la suivante : le développement serait-il devenu imprononçable?
Pour celui-ci, l'approche contemporaine du développement subit les mêmes maux que le droit international envisagé dans un sens plus large, et semble incapable de s'écarter de la conception classique, exclusivement interétatique. R. Khérar tente ainsi de revenir sur l'histoire du développement en droit international, et constate un réel bouleversement des idées dans les années 1970. En effet, c'est à partir de ces années qu'une vague de contestation a été lancée, par ce que l'histoire appelera les "non alignés", tentant de remettre en cause la situation d'injustice, d'inégalité, de déséquilibre qui règne au sein de l'ordre économique mondial; et demandant l'instauration d'un nouvel ordre économique international. Le professeur constate que, malheureusement, ces justes volontés d'émancipations des pays en voie de développement n'ont pas disparu, tant le système économique mondial semble biaisé aujourd'hui. Suivant cette rhétorique, il appelle à une déconstruction de l'approche purement économique qui est donné au développement depuis maintenant plusieurs décennies.
Ainsi, l'approche visant à autonomiser la question de la pauvreté apparait comme hautement réductrice; la notion de développemetn englobant déjà celle-ci.
Comme le rappelle le professeur, "il faut que tout change, pour que tout reste comme avant".
[SFPDI14]
06/05/24 à 12h32 GMT