L’accès au bois d’œuvre nécessite l’ouverture de pistes forestières, ce qui a d’importantes conséquences pour les forêts : les pistes fragmentent les écosystèmes et facilitent l’accès des populations locales, entraînant une augmentation des dégradations ou de la déforestation.
Deux articles parus récemment font le point sur le devenir des pistes forestières dans le bassin du Congo. Des chercheurs du Cirad et de l’Université de Bangor, en Grande-Bretagne, y analysent leur évolution sur 30 ans, depuis leur création jusqu’à leur disparition, dans 11 concessions forestières. Seul 12 % de ce réseau routier a été utilisé en continu durant ces trois décennies, le 88 % restant ayant été abandonné après quelques années d’exploitation seulement.
Il appert que la régénération des espèces d’arbres d’intérêt commercial était meilleure à proximité des pistes abandonnées que dans les forêts elles-mêmes; leur densité peut être jusqu’à trois fois plus importante à proximité des anciennes voies d’accès. Cette situation s’expliquerait par un accès à la lumière facilité dans les zones défrichées.
Cependant, les estimations montrent que malgré une régénération continue, la biomasse ne s’accumule que lentement sur les anciennes pistes : au rythme observé, il faudra 300 ans pour que les pistes accumulent la biomasse qui existait avant leur ouverture. La capacité de ces zones à stocker du carbone est donc durablement affectée.
Cette lente récupération souligne l’importance de réduire la largeur des pistes, qui était en moyenne de 20 m, et de rouvrir celles qui ont été abandonnées, plutôt que d’en construire de nouvelles.
* Texte tirés de l’article du CIRAD; à consulter pour plus de détails, avec les articles « Sparing forests in Central Africa: re-use old logging roads to avoid creating new ones » et « How persistent are the impacts of logging roads on Central African forest vegetation? ».
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06/05/24 à 12h32 GMT