Depuis un certains nombres d’années, la problématique des manuels scolaires et des vivres se posent avec acuité au Burkina Faso. Les décideurs, pour justifier les retards de livraison, leur insuffisance, ou leur manque total, nous parlent toujours, d’incapacité de productions locales car la plupart des commandes dans le domaine des vivres et des manuels sont assurées par des entreprises étrangères. Face à cet état de fait qui affiche à l’horizon les ruines de l’école burkinabè, les organisations syndicales, FESEB-MONEP-SATEB-SNEAB SNEP/PD-STAGE-SYNAPEP-SYNATRAS-SYNATRENF-SYNAVS ont décidé de plein accord de jouer leurs rôles de veille et d’interpellation dans la collecte d’informations sur le dossier des manuels scolaires et des vivres.
C’est ainsi que du 07 au 16 novembre 2016 les structures syndicales suscitées au nombre de 10, ont fait des sorties terrains afin de s’enquérir des réalités.
Des manuels scolaires
Dans les imprimeries suivantes : la grande imprimerie du Burkina (GIB), Impricolor, Institut des Arts Graphiques (IAG), Manufacture des Arts Graphiques (MAG), Matin pêcheur (MP), Impri-nord, après échanges avec les différents responsables et constat, nous notons la présence d’équipement bien au-delà de ce que le Dossier d’Appel d’offre (DAO) demande dans pratiquement la quasi-totalité des imprimeries. (Une machine offset 04 couleurs, un massicot ouverture 115, un laboratoire de montage de films et calques, une plieuse de grande capacité, une assembleuse de grande capacité, une couseuse industrielle, une machine à pelliculer de format minimum A3 et un véhicule de livraison). De ces imprimeries visitées, il y a en de très grandes capacités de production et de moyenne capacité. Nous estimons, qu’au regard des quantités de manuels que le MENA commande par année il peut bien compter sur ces entreprises pour plusieurs raisons :
Acquisition des manuels de qualité sans fautes ni erreurs à bonne date par un suivi régulier sur place.
Conservation des films et des fichiers, propriété du MENA au pays.
Encouragement et accompagnement des entreprises privées sans oublier le corollaire économique et social qui en découle, tributaire de la vie et du rayonnement de ces imprimeries.
Apres ces visites terrain, la coalition des syndicats a croisé le DAMSSE, le DMP /MENA la DGREIB le DAF/MENA dans leur service respectif. L’administration a une grande part de responsabilité dans les irrégularités constatées : La qualité des livres laisse désirer, Leur durée de vie très limitée, les images manquent de réalisme. Aussi les procédures de passation des marchés sont trop lourdes et très longues et conduites selon des pratiques peu recommandables.
Des vivres scolaires
‘‘Ventre vide na point d’oreille’’ a-t-on coutume d’entendre. Comment qualifier l’attitude du MENA dans sa politique des cantines scolaires et à quel résultats espère-t-il parvenir ?
Depuis le retrait du Catholic relief service communément appelé Cathwel, l’Etat burkinabé à travers le projet cantine scolaire s’est investi pour donner à chaque écolier burkinabé un minimum alimentaire pour augmenter l’accès, la qualité et partant l’achèvement à l’école primaire. Quoi de plus normal, tout Etat responsable doit mettre en œuvre une politique pour assurer l’autosuffisance alimentaire à son peuple.
Pourtant l’Etat burkinabé peine à assumer ce Rôle régalien. Pire à l’école, la DAMSSE en charge de la question, quand elle ne sert pas des vivres en faibles quantité en fin d’année, C’est des vivres à qualité douteuse qui sont servis à des dates que personnes ne peut deviner. C’est d’ailleurs face à ce triste constat que les vivres ont constitué une préoccupation pour les organisations syndicales.
De la collette des informations sur le sujet au près des personnes responsables de la chaine de commande de stockage, à la distribution, de graves disfonctionnements ont été relevé.
A propos de la commande des vivres, les Directions impliquées sont : la DMP/MENA, la DAF, DCEMEF, DAMSSE et la première observation criarde est le manque de coordination entre les différentes directions suscitées et les rejets récurrents des dossiers d’appel d’offres par DCMEF. Cet état de fait a pour conséquence les commandes et livraisons tardives des vivres. La lourdeur Administrative engendre le payement tardif des fournisseurs. Certains manques de vivres sont dus à des commerçants bénéficiaires des marchés, qui n’ont pas les logistiques et les moyens financiers nécessaires mais par le truchement des documents deviennent adjudicateurs et se montrent défaillants.
Les victimes de cette situation sont les élèves et la communauté éducative. Pour le cas des deux (2) dernières années les structures syndicales dénoncent un endettement inutile du MENA à plus de Sept cent millions (700 000 000) FRANCS CFA pour la location de magasins, la lenteur judiciaire qui fait que des magasins restent sous scellés dans le Centre-Est (Tenkodogo) pour un dossier judiciaire vide et les incriminés libérés parce que arrêtés arbitrairement pourtant les magasins sont toujours sous scellés. Nos organisations s’insurgent contre le gaspillage de vivre. En effet lors de notre visite le constat a été fait que des vivres impropres à la consommation restent stocker dans les magasins et une partie de l’huile avariée a été transformée en savon. Le syndicat reste vigilant quant à la destination des autres vivres avariés.
Nous lançons un appel tant au pouvoir exécutif que législatif pour qu’ils aient réellement un regard sur ce dossier des manuels et vivres scolaires dont la mauvaise gestion depuis un certain nombre d’années contribue grandement à la dégradation de la qualité de notre éducation.
06/05/24 à 12h32 GMT