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Climat : " un demi-degré de réchauffement fait toute une différence " - António Guterres



  • Après la publication lundi par le GIEC du rapport sur le réchauffement planétaire à 1,5º Celsius, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a appelé à « accélérer d’urgence » la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur le climat.

    Le chef de l’ONU estime que le rapport produit par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) constitue « une sonnette d’alarme retentissante qui interpelle le monde ».

    « Cela confirme que le changement climatique est plus rapide que nous - et que le temps presse », a dit M. Guterres dans une déclaration rendue publique le jour même de la publication du GIEC.

    Conditions météorologiques plus extrêmes, élévation du niveau de la mer, diminution de la banquise arctique : « Nous constatons les conséquences tout autour de nous », a alerté le Secrétaire général.

    Dans leur rapport, les scientifiques décrivent le « tableau le plus frappant que nous n’ayons jamais eu » entre une élévation de la température de 1,5 degré et une autre à 2 degrés.

    « Un demi-degré de réchauffement fait toute une différence », a martelé M. Guterres. « Cela signifie plus de vagues de chaleur pour des dizaines de millions de personnes. De plus importantes pertes d'espèces. Une pénurie accrue d’eau dans certaines des régions les plus instables du monde. Un nombre d'étés sans glace dans l'Arctique multiplié par dix. Et une destruction complète des récifs coralliens de la planète », a dit le chef de l’ONU.

    L’action pour le climat requiert « des changements sans précédent dans tous les aspects de la société »

    Alarmiste, le Secrétaire général des Nations Unies n’est pas pour autant défaitiste sur les conclusions de l’étude du GIEC qui montre qu'il est encore possible de limiter le réchauffement à 1,5ºC.

    « Cependant, cela nécessitera une action urgente et beaucoup plus ambitieuse pour réduire les émissions de moitié d’ici 2030 et atteindre zéro émission d’ici 2050 », a souligné M. Guterres. « Cela nécessitera des changements sans précédent dans tous les aspects de la société - en particulier dans des secteurs clés tels que la terre, l'énergie, l'industrie, les bâtiments, les transports et les villes ».

    Plus précisément, le chef de l’ONU a souligné la nécessité de mettre fin à la déforestation et de planter des milliards d’arbres, de réduire considérablement l'utilisation de combustibles fossiles, et d’éliminer progressivement le charbon d'ici 2050. Pour M. Guterres, il est également impératif d’accélérer l'installation de l'énergie éolienne et solaire, d’investir dans une agriculture durable respectueuse du climat et d’envisager de nouvelles technologies telles que le captage et le stockage du carbone.

    « La période à venir est critique. Nous devons respecter les engagements pris à Paris de réduire la courbe des émissions d’ici 2020 », a dit le chef de l’ONU en reference à l’accord convenu dans la capitale française en 2015, indiquant que la Conférence des Nations Unies sur le climat (COP 24) qui se tiendra en décembre à Katowice, en Pologne, représente un « moment décisif ».

    Estimant que le temps est venu pour la communauté internationale d’émerger avec des directives extrêmement importantes pour la mise en œuvre de l’Accord de Paris, M. Guterres a exhorté tous les pays à faire de la COP 24 un succès et à tenir compte des conseils « des plus grands scientifiques du monde ».

    « Accroitre l’ambition, renforcer rapidement les plans d’action nationaux pour le climat et accélérer d’urgence la mise en œuvre de l’Accord de Paris. Nous devons relever le défi de l'action pour le climat et faire ce que la science exige avant qu'il ne soit trop tard », a prévenu le chef de l’ONU.

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