L’utilisation des couches jetables ces derniers temps est devenue un phénomène de mode. Des cités urbaines aux fins fond des villages, toutes les femmes mettent un point d’honneur à l’achat des couches jetables. Dans les grandes surfaces, les boutiques des sous quartiers, les vendeurs à la sauvette dans les petits marchés, ces articles de toilette pour bébés se vendent comme des petits pains. Si leur prolifération depuis quelques années a réjoui plus d’une famille en général et les jeunes femmes en particulier, le budget familialet la gestion de l’environnement en ont pris plus d’un coup.
Les femmes ont trouvé en ces accessoires de toilette, une avancée dans la modernité, un signe extérieur de richesse, un ouf de soulagement, le volume de lessive au quotidien ayant été sensiblement réduit. Les ménagères dans un élan de démonstration de leur grandeur se sont ruées sur ces produits de toilette pour bébé sans se préoccuper de leur impact sur la santé des bébés d’une part et sur l’environnement d’autre part, sans oublier l’incidence financière. De même il est difficile à l’heure actuelle d’établir une traçabilité de leur provenance, leur conservation, leur commercialisation.
Pour les bourses moins fournies, une couche doit être conservée plus longtemps exposant ainsi le bébé aux brûlures et autres mycoses. Ces incidents ont amené la société civile et l’association des consommateurs à en savoir davantage sur les éléments et matières utilisés dans la fabrication des couches. Lesdites matières sont-elles propices à la bonne santé de notre progéniture, sont-elles biodégradables ? Ces couches ont-elles une date de péremption ?
Une réunion du Ministère Camerounais du Commerce avec les représentants de l’Agence Norme et Qualité, du Laboratoire National d’Analyse et d’Expertise Médicale mais aussi des importateurs et producteurs des couches jetables, tenue le 12 février dernier a planché sur toutes les préoccupations évoquées ci-dessus. Les informations collectées à la suite des échanges des participants ont amené le Ministre du Commerce à prendre la décision d’interdire à titre conservatoire la commercialisation des couches jetables importées car celles-ci seraient nocives à la santé des enfants. Plusieurs recommandations ont été prises au cours de cette réunion entre autres la structuration de la filière tant au niveau des importateurs que des producteurs locaux, l’élaboration et la mise en place d’une norme camerounaise en la matière, la surveillance aux frontières et dans les marchés.
Vivement pour une fois que cette interdiction soit respectée pour la sauvegarde de la santé des jeunes camerounais et de notre environnement.
12/12/24 à 10h17 GMT