Les pays les plus vulnérables au changement climatique sont également les plus pauvres, et les moins à même de faire face. Comment résoudre ce paradoxe et aider ces pays à s'adapter à un monde en réchauffement ? C'est l'épineux problème auquel se heurte le financement climatique.
La bonne nouvelle, c'est qu'il est aujourd'hui bien plus facile d'identifier les pays les plus démunis - étape nº1 - grâce au classement mondial mis au point par l'université Notre-Dame.
L'indice ND-GAIN (pour Notre Dame Global Adaptation Index, ou Indice mondial d'adaptation Notre-Dame) mesure la vulnérabilité d'un pays en fonction de sa capacité à faire face au changement climatique.
Il calcule son exposition au stress climatique (par exemple, sa dépendance vis-à-vis de l'agriculture), sa vulnérabilité aux chocs climatiques et sa capacité d'adaptation. Il en évalue ensuite le degré de préparation - qu'il définit comme la volonté d'exploiter ses ressources économiques, sociales et de gouvernance pour réduire les risques associés au climat.
Selon cet indice, les cinq pays les moins performants au monde sont l'Érythrée, le Tchad, la République centrafricaine, le Soudan et la République démocratique du Congo. À l'inverse, les plus performants - et ce n'est pas vraiment une surprise - sont la Nouvelle-Zélande, la Norvège, le Danemark, le Royaume-Uni et l'Allemagne, dans cet ordre.
L'indice ND-GAIN est plus qu'un système de classement. Son objectif est « d'aider les entreprises et le secteur public à mieux hiérarchiser leurs investissements afin de répondre plus efficacement aux défis mondiaux immédiats », a expliqué Joyce Coffee, directrice exécutive de ND-GAIN.
« Le secteur privé est à la recherche de projets susceptibles de lui faire gagner de l'argent », a-t-elle ajouté. « Ils ne vont pas investir dans des pays aux antécédents douteux en matière de gouvernance ou dont les structures sociales leur sont totalement incompréhensibles. » Ce sera à des mécanismes de financements multinationaux comme le Fonds vert pour le climat de s'en charger, a-t-elle suggéré.
Il n'existe pas de données fiables sur l'étendue des investissements finançant des projets d'adaptation. Mais, a dit Mme Buchner, « l'investissement privé jouera un rôle crucial ». « Les signaux émis par les politiques nationales sont essentiels, car tous les investisseurs veulent apprécier l'impact de leur action et en avoir pour leur argent ».
Améliorer l'attrait financier des projets implique de quantifier et d'énumérer les risques, et de permettre au marché de suivre les progrès accomplis, a dit Mme Coffee. Le secteur privé ne va pas s'orienter brusquement vers l'adaptation, mais il nous appartient de la rendre « plus attrayante ».
Rien de plus simple que d'étudier la rentabilité des gigantesques initiatives en faveur des énergies renouvelables (solaire, éolienne, etc.) qui se multiplient à travers le monde. L'adaptation, en revanche, a tendance a être davantage granulaire et locale - ses effets ne sont pas immédiatement perceptibles.
Source : IRIN
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01/10/24 à 07h35 GMT