A la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique à Marrakech (COP 22), les villes ont affiché jeudi leur volonté de jouer un rôle déterminant dans la mise en œuvre de l'Accord de Paris, qui est entré en vigueur le 4 novembre 2016, notamment en réduisant leurs émissions de carbone.
« L'action pour le climat dans et par les villes et les régions sera déterminante pour garantir que nous restons sur la voie de 2 degrés Celsius, tout en visant 1,5 degré Celsius », a déclaré lors d'une conférence de presse Gino Van Begin, le Secrétaire général de l'ICLEI - Gouvernements locaux pour la durabilité, un réseau mondial de plus de 1.500 villes, villes et régions engagées dans la construction d'un avenir durable.
L'Accord de Paris appelle les pays à lutter contre le changement climatique en visant une limitation de la hausse de la température mondiale bien en dessous de 2 degrés Celsius, et à s'efforcer de ne pas dépasser 1,5 degré Celsius.
M. Van Begin s'est félicité de l'établissement du Pacte mondial des maires pour le climat et l'énergie, issu d'une fusion entre le Pacte européen des maires et le Cadre mondial des maires.
« Les villes peuvent aider à réduire les émissions de gaz à effet de serre », a renchéri la Scientifique en chef du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), Jacqueline McGlade, lors de la conférence de presse. Selon elle, « l'effet de levier est énorme ».
Réduire la consommation énergétique
La Journée mondiale d'action climatique consacrée aux villes et aux établissements humains à la COP 22 s'est focalisée jeudi sur les possibilités d'action au niveau local, notamment en matière de résilience et d'efficacité énergétique des bâtiments. Un nouvel outil a ainsi été lancé pour aider les villes à évaluer les mesures de résilience qu'elles prennent.
Les villes sont au centre de l'Accord de Paris sur le climat, mais aussi au cœur des Objectifs de développement durable adoptés en septembre 2015 et du Nouvel agenda urbain adopté à Quito en octobre 2016.
Les zones urbaines représentent environ 70% des émissions mondiales liées à l'énergie. De nombreuses mesures visant à adapter les zones urbaines au changement climatique ont également des effets positifs sur l'atténuation, notamment la rénovation des anciens bâtiments et la construction de nouveaux bâtiments à faible consommation d'énergie.
« Il est important de concevoir le développement dans les villes d'une manière totalement différente », a déclaré la 'Championne pour l'action climatique', Laurence Tubiana, lors de la conférence de presse. «Nous devons réduire de 50% la consommation énergétique des bâtiments d'ici à 2050. C'est un grand défi».
« Les villes peuvent aider les gouvernements à beaucoup mieux mettre en œuvre leurs engagements nationaux et à vraiment viser plus haut », a-t-elle ajouté.
L'architecture vernaculaire
Interrogée par le Centre d'actualités de l'ONU, Mme McGlade a souligné que chaque nouveau bâtiment s'il est conçu autour du 'chauffage passif' pourrait réduire sa consommation électrique de 30 à 40%.
Selon elle, le développement de réseaux de transport efficaces dans les villes est aussi important. « Nous voyons que les jeunes d'aujourd'hui voient les villes d'une manière très différente (…) Ils les considèrent comme de petits villages, où ils peuvent marcher partout, où ils peuvent se rencontrer et mener leurs activités quotidiennes sans avoir besoin de voitures et de moyens de transport utilisant des combustibles fossiles ».
Mme McGlade a aussi insisté sur l'importance de l'architecture vernaculaire pour réduire la consommation d'énergie, grâce notamment aux « formes passives d'air conditionné ». « Il y a un mouvement, en particulier dans les pays en développement, où des matériaux comme le bambou, la boue ou des matériaux locaux, sont utilisés à la place du ciment et de ce que j'appellerai des 'matériaux exotiques' importés d'ailleurs ».
Communiqué de l'ONU (846 hits)
01/10/24 à 07h35 GMT