par
Claudy VOUHE, Genre en action
Partout dans le monde et
indépendamment du lieu de vie, de l'origine ethnique et même de la classe
socio-économique, les femmes sont relativement défavorisées par rapport aux
hommes et subissent des discriminations spécifiques, notamment en termes de
violences. Pourtant, le manque de statistiques sur les questions liées au genre
dans les pays est un problème majeur pour la mise en oeuvre de politiques basées
sur les faits et pour la distribution équitable des ressources et des
opportunités. Il est indispensable de mener des diagnostics qui rendent
explicites ces inégalités et discriminations, en saisissent les enjeux mais
aussi les évolutions et permettent des actions correctives pour plus de justice
sociale. Dans les pays francophones d'Afrique, même si des progrès ont été
accomplis dans certains domaines (éducation, santé, etc.), il reste encore
beaucoup à faire pour la collecte de données quantitatives et qualitatives
sensibles au genre dans des domaines-clefs du développement (accès aux
services, à l'emploi, à la justice, violences envers les femmes, etc.).
La connaissance des inégalités est
indispensable pour leur éradication et passe, entre autres, par la mise en
oeuvre et le travail innovant d'observatoires de l'égalité.
C'est pourquoi, depuis 2006, Genre
en Action essaie de promouvoir la présence d'observatoires des inégalités
portés par la société civile pour influencer la mise en oeuvre de planifications
sensibles au genre et favorables aux droits des femmes dans l'espace
francophone.
Encore trop rares et faibles, les
observatoires ont pourtant un rôle capital à jouer dans la compréhension et la
transformation des rapports de genre et des forces, souvent subtiles, qui
induisent et perpétuent les inégalités. En 2011, l'Association a lancé le
projet ROEG (Réseau d'observatoires de l'égalité de genre) pour appuyer des
observatoires de genre, afin qu'ils puissent agir comme outil de recherche, de
production de données sexospécifiques, de sensibilisation et d'information à
l'égard des décideurs et des différents acteurs en Afrique francophone. Ce
projet, soutenu par différents partenaires dont l'Agence Française de développement, veut renforcer la
société civile dans sa maîtrise des observatoires en tant qu'instruments
capitaux pour le plaidoyer et la formulation de politiques publiques sensibles
au genre. Les observatoires sont des mécanismes clés de la gouvernance !
S'en saisir est primordial pour lutter contre les inégalités de genre dans tous
les domaines.