Mesurer la quantité d’eau de pluie tombée au sol à partir de la téléphonie mobile, c’est possible ; c’est même une réalité au Burkina grâce au Laboratoire de Matériaux et Environnement (LAME) de l’Université de Ouagadougou. Avec le directeur de ce laboratoire, le Pr François Zougmoré, un entretien a été réalisé pour mieux appréhender le mode opératoire de cette innovation, les différents intervenants dans sa mise en œuvre, ainsi que son utilité pratique. Lisez plutôt !
Lefaso.net : Voudriez-vous bien vous présenter ?
Je suis Pr Zougmoré François, professeur titulaire, spécialité Instrumentation et Mesure, à l’UFR/SEA (Unité de formation et de recherche en sciences exactes et appliquées, ndlr) de l’Université de Ouagadougou. Je suis le Directeur du Laboratoire de Matériaux et Environnement (LAME) qui existe depuis octobre 1998, et qui a été fondé pour servir de laboratoire de base pour accueillir les premiers étudiants en formation au niveau doctoral à l’université de Ouagadougou. Nous travaillons sur différents aspects des sciences et techniques, dont le solaire, le séchage et les énergies renouvelables, le photovoltaïque, les matériaux pour l’énergie et les télécommunications, en propagation libre ou dans les fibres optiques.
Dans le laboratoire, nous travaillons aussi sur les sciences du sol, plus particulièrement le transfert d’eau dans les sols arides, dans le cadre du changement climatique et la nécessité d’une meilleure gestion des ressources en eau. Nous travaillons également sur d’autres aspects de la physique, notamment la physique des plasmas, liée au disjoncteur, dans l’équipe dirigée par le Pr Koalaga Zacharie, professeur titulaire, spécialité électrotechnique. Les investigations dans les plasmas, c’est, en résumé, des techniques qui sont étudiées afin d’améliorer autant que possible, la qualité de coupure de courant au niveau du disjoncteur. Depuis quelques années, nous travaillons aussi sur la météorologie de l’espace, au sein de l’équipe dirigée par le Pr Ouattara Frédéric, professeur titulaire en géophysique. Enfin, un des axes de recherches se rapporte aux sciences nucléaires appliquées, notamment l’étude de la dissémination des métaux lourds et le rayonnement « anormal » dans certaines régions du Burkina, recherches animées principalement par le Dr Cissé Ousmane Ibrahim, Docteur en sciences nucléaires.
Le LAME compte plus d’une quinzaine de chercheurs seniors, une trentaine de chercheurs juniors qui sont des doctorants, et une vingtaine de DEA (Diplôme d’étude approfondie, ndlr). Les origines des doctorants sont diverses : Burkina, Mali, Côte d’Ivoire, Togo, Bénin, Niger, Tchad, Cameroun, Centrafrique et Madagascar.
De plus en plus, on entend dire que des « chercheurs qui trouvent au Burkina, il y en a ». Etes-vous de ces chercheurs ? Et quelle trouvaille avez-vous sous la main actuellement ?
Effectivement, c’est avec beaucoup de joie que je vais vous parler de l’innovation que nous avons faite. On a mis au point une nouvelle technique permettant de mesurer les quantités d’eau de pluie qui tombent.
Pour l’agriculture, pour une meilleure gestion des ressources en eau, pour mieux situer les alertes à la sécheresse ou aux inondations, pour la connaissance des ressources en eau, pour les centrales hydroélectriques, pour les chercheurs travaillant dans la modélisation climatique, le suivi des pluies est essentiel.
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09/08/24 à 08h48 GMT