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Forum de la Société civile Euro-Africaine : points de vues de deux participants.



  • Rencontre de la Plateforme Portugaise des ONGD avec Henri Rouille d'Orfeuil (Coordination Sud -France) et Joseph Ssuuna - Pelum Organisation.


    NB :Traduction française par la Plateforme ONGD Portugal.


    I -Henri Rouille d'Orfeuil - Coordination Sud

    Qu'est-ce que vous pensez de l'évolution des relations entre l'Europe et l'Afrique pendant les dernières années ? Qu'est-ce que vous croyez qui a functionné dans l'expérience du passé ?

    Il me semble que nous ne savons ou ne voulons ou ne pouvons plus construire un partenariat intercontinental spécifique et original, particulièrement dans le domaine du commerce et des relations économiques. Nous sommes à un moment critique de la négociation des accords de partenariat économiques, les fameux APE, qui risquent de marquer la fin des préférences et la fin d'une relation privilégiée. La banalisation des accords commerciaux noie cette volonté réciproque dans une mondialisation de droit commun. Il est difficile pour nous de comprendre pourquoi cent cinq pays africains et européens, très majoritaires à l'OMC sont amenés à en arriver à cette banalisation de leurs relations. C'est d'autant plus grave que cette situation porte un grave préjudice aux agricultures et aux économies africaines, sans parler des fiscalités des pays africains !

    Qu'est-ce que vous pensez du futur des relations entre l'Europe et l'Afrique ?

    Eh, bien je pense qu'il faut construire un cadre qui permet auxéconomies africaines de se développer, même si celui-ci ne corresponds pas au modèle de référence, qu'il faut prendre acte des politiques publiques et appuyer toutes les dynamiques de développement qui émergent au plus près des réalités. Il faut s'intéresser aux acteurs du développementet à leurs organisations, mais aussi aux acteurs qui portent les processus de démocratisation.

    Comment est-ce que vousévaluez les aspects positifs/les faiblaisses des relations entre les ONG du Nord et du Sud ?

    Les ONG du Sud, et plus largement les organisations de la société civile, sont aujourd'hui plus fortes. Elles ont toujours besoin d'appuis mais nous devons respecter quelques règles si nous voulons faire?uvre utile : ne jamais parlerà leur place, ne jamais dialoguer avec leurs gouvernements directement, être transparents dans nos projets et dans nos comptes. Mais, plus nouveau, nous assistons à une sorte de révolution copernicienne : nous avons besoin d'aborder ensemble les grands problèmes du monde. La mondialisation faitde nous des partenaires.

    Des thèmes qu'on a débattu pendant le Forum (la gouvernance et la responsabilitá mutuelle ; la coopération et les partenariats au développement ; l'économie, le commerce et l'intégration régionale ; et la migration et le développement), quel est ce que vous croyez plus important ou prioritaire dans la relation de votre pays avec l'Afrique ?

    Ces quatre thèmes, bien sûr, sont importants. Mais l'actualité la plus brûlante concerne aujourd'hui l'économie, le commerce et l'intégration régionale. Les négociations sont en cours à l'OMC ou à Bruxelles et elles se passent mal.

    Si vous pouviez parler avec les Chefs d'État au Sommet de Décembre, qu'est-ce que vous aimerez leur dire, quel message voudriez vous transmettre ?

    Je leur dirais d'être ambitieux, de ne pas laisser l'histoire du monde s'écrire sans eux, de se rapprocher pour défendre ensemble leurs vues à Bruxelles, à Genève, à New York ou à Washington. Je leur dirais de tout faire pour rapprocher les peuples, c'est-à-dire les organisations citoyennes, et de permettrela création d'innombrables relations entre elles pour que s'expriment un échange et une solidarité. Je leur dirai de croire en leurs peuples et de respecter la pérennité d'un « espace non gouvernemental », d'un espace d'initiatives citoyennes.

    Dans un très petit texte, on vous prie de bien vouloir transmettre vos appréciations générales concernant le Forum de la Société Civile Euro-Africaine.

    Le Forum de la société civile euro-africaine, organisé à Lisbonne les 15, 16 et 17 novembre, a été très fructueux. L'agenda a permis d'aborder les questions sur lesquelles les ONG doivent prendre positions. Il est en effet important d'interpeller nos Chefs d'Etat et le Sommet, de les encourager, et surtout de les pousser à sortir des autosatisfecits habituels. La réalité des problèmes doit pénétrer le cahier des charges de ces réunions au sommet. C'est grâce à des stratégies concertées des ONG du Nord et du Sud que l'on peut arriver à introduire mettre sur la table de négociation les réalités vécues par nos partenaires ! Bravos donc à la plate-forme portugaise de nous avoir réunis et d'avoir contribué à l'élaboration de messages communs.

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    II- Joseph Ssuuna - Pelum Organisation

    En répondant à ces questions on doit se rendre compte que nous sommes en train de parler des personnes et pas des masses de terre. Ces réponses devraient donc être vues comme étant centrées aux populations des deux continents et aux rapports qu'elles ont développé au cours des années. Pourtant,il n'est pas possible de parler des relations Europe-Afrique sans penser de nouveau à l'histoire, à certains développements significatifs qui ont contribué et/ou ont provoqué les relations actuelles.

    Qu'est-ce que vous pensez de l'évolution des relations entre l'Europe et l'Afrique pendant les dernières années ? Qu'est-ce que vous croyez qui a functionné dans l'expérience du passé ?

    L'évolution des relations UE-Afrique

    On peut penserà l'histoire des deux continents dès le moment où les premiers êtres humains habitent la terre. Les arguments historiques suggérent que l'Afrique a été habité par les premiers humains et s'est de là que le reste du monde a été habité par les suivants êtres humains. Par l'argument ci-dessus on peut conclure donc que l'Europe et l'Afrique ont un lien ombilical.

    Pour cette réponse nous aimerions commencer avec la période de la révolution industrielle en Europe qui a été la genèse principale du rapport courant entre les deux continents. La révolution industrielle en Europe s'est produite quand les puissances de commandant étaient alors plus ou moins au par. Généralement il n'y avait plus de guerres en Europe et les territoires étaient largement définis. Il n'était donc pas facile pour une nation européenne de surmonter les autres à la recherche des matières premières, incluant la main d'oeuvre. L'Europe a été forcée à chercher ailleurs pour les matières premières qui étaient vitales pour ses industries. À ce moment-là pas beaucoup était connu au sujet de l'Afrique, particulièrement l'Afrique subsaharienne, qui était désigné sous le nom de Continent Noir, un fait rendu encore plus vrai par les personnes de peau noire qui l'habitaient.

    Quand les premiers explorateurs ont renvoyé l'information à l'Europe de la présence indisputable d'énormes ressources au continent noir, la bousculade pour l'accès au ressources qui s'est suivi, était inévitable. Pendant quatre cents années l'Afrique avait livré des travailleurs slaves qui ont été employés pour toutes les sortesdes travaux manuels sur demande des industries et pendant près de 100 années ils ont vécus sous le colonialisme de servage.
    Le dernier cinquième du 19ème siècle a vu la transition du prétendu impérialisme « informal » du contrôle militaire et de la dominance économique à cela de la règle directe.

    En outre, le capital en surplusétait souvent plus profitablement investi outre-mer, où la main d'oeuvre à prix réduit, la concurrence limitée, et les matières premières abondantes faisaient pour un plus grand profit. Une autre incitation à l'impérialisme, naturellement, a résulté de la demande des matières premièresindisponibles en Europe, en particulier cuivre, coton, le caoutchouc, thé, et étain, auquel les consommateurs européens s'étaient développés accoutumés et sur lesquels l'industrie européenne s'était développée dépendante.

    La bousculade pour l'accès aux ressources d'Afrique, également connue sous le nom de Course pour l'Afrique, était la prolifération de revendications Européens de territoire Africain pendant la période du Nouvel impérialisme , entre les 1880s et la Première Guerre Mondiale en 1914.

    Inévitablement la recherche pour les ressources et la nécessité de garantir l'accès continu aux ressources ont donné lieu aux tensions parmi des nations européennes, qui ont culminé à la célèbre conférence de Berlin demandée par Bismarck en 1875. Cette importante conférence a menée à lacloison complète de l'Afrique et a défini l'identité actuelle d'Afrique.

    En années postérieures, l'esclavage et le colonialisme ont été finis mais ils ont laissé derrière une marque indélébile qui définit jusqu'à aujourd'hui comment les divers pays africains se relient avec leurs contre-parties européennes.

    Il est important noter que, dans le cours de l'histoire, l'Europe ne s'est jamais reposée avec l'Afrique pour déterminer comment engager avec elle. L'Europe s'est toujours affirmée et a soumis l'Afrique à travers la suprématie technologique, militaire ou économique. Le seule cas où les rôles se sont invérsés a été pendant les années de lutte pour l'indépendance, quand quelques africains ont pris des arms contre leurs maîtres coloniaux. La situation du colonialisme et du commerce slave a bien marché pour l'Europe et contre l'Afrique et les raisons sont décrits ci-dessus.

    En années postérieures, particulièrement après l'indépendance, les anciennes puissances coloniales ont maintenu une poignée sur leurs anciens territoires maintenant de ce fait l'Afrique divisée le long des lignes définies par l'Europe, telles qu'anglophone et francophone. En poursuivant leurs intérêts d'après-colonialisme, les pays européens ont souvent perturbé des processus qui pourraient avoir résulté dans la croissance et l'unité africaines, définies par l'Afrique elle-même.

    Qu'est-ce que vous pensez du futur des relations entre l'Europe et l'Afrique ?

    Les nouveaux développements qui ont cependant émergé, rendent inévitable pour les personnes des deux continents de surmonter les empêchements historiques et de redéfinir comment ils vont co-exister à l'avenir. Au-dessous nous examinons quelques développements :

    (a) Une réflexion globale croissante dessus si notre génération et nôtre mode de vie courants sont soutenables.
    (b) Puissances en développement, telles que l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud qui apportent de nouvelles perspectives aux affaires, au niveau global.
    (c) Chauffage global et le souci croissant au sujet des ressources et s'ils sont soutenables

    Le futur des deux peuples va dependre de leur capacité de stopper, de prendre des actions et de renverser le rapport malheureux accordé sur les deux continents par l'histoire. Pour prendre cet autre, les deux continents doivent creuser profondément dans leurs esprits pour interroger le paradigme courant de développement et pour traiter ses attributs négatifs et incertains qui ne sont pas en accord avec les réalités de la pénurie de ressource, le changement et les modèles climatiques imprévisibles et particulièrement le problème du chauffage global, ainsi que les besoins humains de développement.

    D'une perspective commerciale globale, le futur des deux continents va dependre de la compréhension qu'une Afrique prospère est le meilleur pour elle-même, mais également pour l'Europe. Ainsi, il n'est plus dans l'intérêt de l'Europe et il n'a jamais été dans l'intérêt de l'Afrique que l'Afrique soit considérée seulement comme une source des matières premières et comme un terrain de décharge pour l'Europe. Il est essentiel que l'Europe reconnaisse que les Africans sont en train de travailler pour échapper à leur marécage courant et il serait dans l'intérêt prudent de l'Europe de soutenir ces efforts plutôt que les miner. Ceci est rendu bien plus important dû aux conducteurs économiques en Afrique telle que la Chine, l'Inde et l'Afrique du Sud. Malheureusement ils sont conduits à émuler le modèle européen de développement même lorsque tant d'imperfections éclatantes ont été éprouvées avec ce modèle.

    Il faut que le peuple de l'Afrique continue utiliser l'énergie intérieure pour se transformer et pour commencer à engager d'autres acteurs en tant qu' égales. Ceci exige accroître et appuyer l'émergence des institutions véritablement africains qui favorisent la bonne gouvernance et la démocratie. Il est également important que l'Afrique accroisse une nouvelle récolte des chefs qui soient prudemment visionnaires et qui soient disposés à prendre leurs peuples sur un nouveau cours de auto-redécouverte politique et économique.

    Le chauffage global est la réalité la plus critique qui devrait faire augmenter les partenariats promptes. Il n'importe pas où on est situé sur le globe et il n'est pas vrai que l'Afrique souffrira le choc du changement de climat, ceci est un phénomène global réclamant un effort concerté global.

    Finalement, le futur des deux continents dépend d'une réalisation prompte que ce qui est en jeu pour la postérité n'est plus un partenariat mais plutôt un destin que les deux continents partagent.

    Comment est-ce que vousévaluez les aspects positifs/les faiblaisses des relations entre les ONG du Nord et du Sud ?

    En répondant à ces questions j'aimerais plutôt examiner les questions des défis et des opportunités. Mon départ à la question est parce qu'elle est trop hypothétique pour un individu d'une micro dimension de parler des faiblesses et des forces. Les défis principaux que je vois sont les attitudes et les stéréotypes que l'Europe et l'Afrique ont développés une de l'autre. Au cours des années le peuple et les institutions africains ont été incités à perdre tout le sens de la confiance en soi et de définition individuel. Ils ont perdu l'appréciation des traits fondamentaux de la réalisation individuelle qui sont essentiels avant qu'on ose engager d'autres. Au lieu de cela, les personnes et les établissements de l'Afrique ont devenu s'attendent la direction et les conseils de l'UE ou des institutions basées sur l'UE.

    Dans la même veine, en Europe le peuple et les établissements ont largement développé une attitude paternaliste de dessus vers le bas envers l'Afrique, devenant aveugles aux réalités du continent.

    Tirée d'après ce qui précède est la lutte pour définir une vision concrète qui exprime le destin des deux continents. Au lieu de cela les discussions courantes se rapportent à un partenariat, qui est seulement exprimée en termes de ce qui doit être fait ensemble. La migration, le commerce, l'intégration régionale, etc. Selon mon avis, tout ces questions sont des modules simples qui peuvent même être les faux si le livrable réel défini par une très clair vision collectivement définie est absent.

    Concernant les opportunités, je dirais que la réalité sur les deux continents est inévitable. Selon mon avis, nous sommes aux franges de redéfinir la direction de la prochaine civilisation. Nous sommes confrontés avec beaucoup de poussées et les choix que nous faisons détermineront comment le futur joue dehors pourles deux continents.

    L'autre opportunité s'étend dans le fait que le rapport courant entre l'Europe et l'Afrique est discuté à un moment où l'Homme est à son temps plus prospère depuis l'arrivée de l'Homme. Cependant nous nous rendons également compte que les défis de notre génération ne sont pas insurmontables. Les moyens etla capacité de former un nouveau futur sont disponibles. Ce qui est absent est la volonté de le faire.

    Des thèmes qu'on a débattu pendant le Forum (la gouvernance et la responsabilitá mutuelle ; la coopération et les partenariats au développement ; l'économie, le commerce et l'intégration régionale ; et la migration et le développement), quel est ce que vous croyez plus important ou prioritaire dans la relation de votre pays avec l'Afrique ?

    Je travaille dans dix pays dans l'est et le sud d'Afrique et eux tous sont mes pays dans un sens et je les regarde en tant qu'un. Tous thèmes discutés à la conférence selon mon avis sont importants, mais ne devraient pas être regardés comme fins dans eux-mêmes. Au lieu de cela ils devraient être regardés en tant que modules essentiels à la construction de quelque chose plus vaste. En quel cas je crois que la question ci-dessus devrait avoir été encadré pour examiner quelle de ces questions est vitale en ce moment pour que le partenariat puisse augmenter le rapport entre les deux continents. Ceci inclurait examiner lequel est essentiel pour atteindre les objectifs à court terme et ceux qui sont essentiels pour améliorer le rapport à long terme.

    Comme j'ai décrit ci-dessus, les défis les plus critiques sur l'un ou l'autre continent sont les attitudes que nous tenons l'un de l'autre. Par conséquent des interventions qui visent le changement d'attitude devraient être favorisées d'abord. Malheureusement ceux-ci sont absents ou pris pour accordé. Cependant si examinée différemment, la coopération au développement et le partenariat pourront être la solution à ce souci. Tous autres sujets réagissent simplement aux symptômes attitudinaux. Une fois que les attitudes sont les correctes, la vision sera correctement définie et les interventions seront aussi correctes.

    Si vous pouviez parler avec les Chefs d'État au Sommet de Décembre, qu'est-ce que vous aimerez leur dire, quel message voudriez vous transmettre ?

    Si j'avais la chance de parler en décembre aux chefs d'Etat je leur dirais qu'ils sont des chefs d'Etat à un moment où ils pourraient récrire l'histoire. Il y a, dans leur temps, la possibilité pour redéfinir le destin des deux continents et pour placer le cours vers l'atteindre a émergé. Je leur dirais que la postérité lesjugera durement s'ils perdaient cette occasion. Tout va dependre de s'ils ont choisi de poursuivre un rapport défini par leurs micro intérêtsà court terme centrés à eux-mêmes ou s'ils vont confronté le futur en définissant et en poursuivant les intérêts plus stratégiques.

    Dans un très petit texte, on vous prie de bien vouloir transmettre vos appréciations générales concernant le Forum de la Société Civile Euro-Africaine.

    Je crois que dans l'ensemble, le Forum aété une grande occasion en rassamblants des personnes et en jetant un pont sur des perspectives. Néanmoins, je crois qu'il fallait une meilleur gestion logistique pour permettre à tous de participer plus facilement.

    NB :Traduction française par la Plateforme ONGD Portugal.


    [SAE2007]
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