Les biocarburants en plein essor sont-ils une alternative cohérente aux carburants fossiles ?
Enjeu fondamental de la diversification du bouquet énergétique, les biocarburants ont des atouts. Mais pour le Réseau Action Climat-France, les différentes filières actuelles émettent encore beaucoup trop de CO2 par litre de biocarburant produit.Conformément aux objectifs de la directive communautaire 2003/30/CE, le taux d'incorporation des biocarburants dans l'essence et dans le gazole devrait atteindre 5,75% exprimé en valeur énergétique en 2010. Mais dans un climat marqué par l'envolée du prix du pétrole, le gouvernement a défini, en novembre 2005, un nouvel objectif, plus ambitieux que la directive : en 2007, la France devra respecter un taux d'incorporation de 5,75 % de biocarburants, un niveau qui devra atteindre 7 % en 2010, soit une anticipation de deux ans pour la première de ces échéances. Pour atteindre cet objectif le gouvernement et les professionnels des secteurs pétrolier, agricole et automobile avaient adopté le 21 novembre dernier, quinze mesures destinées à faire progresser le développement des biocarburants en France.
Enjeu fondamental de la diversification du bouquet énergétique, les biocarburants ont des atouts : ce sont des énergies renouvelables qui contribuent à diminuer certains impacts globauxet représentent un élément de réponse à l'augmentation du coût des carburants et à la baisse des réserves pétrolières. Mais leurs méthodes de production entraînent elles-mêmes une consommation élevée d'énergie.
Ils peuvent également avoir un impact négatif sur l'environnement car ils sont généralement issus de cultures intensives, consommatrices d'engrais et de pesticides.
Pour le Réseau Action Climat-France (RAC-F), il conviendrait de soumettre à débat les bilans officiels d'efficacité énergétique et d'impact effet de serre des différentes filières actuelles (dites de 1e génération, soit l'ester d'huile végétale et l'ETBE issu d'éthanol) puisque selon les calculs du réseau et de l'association Energies durable en Normandie (EDEN) celles-ci émettent encore beaucoup trop de CO2 par litre de biocarburant produit, ce qui réduit fortement leur intérêt pour le climat.
Il rappelle que d'autres utilisations énergétiques de la biomasse, qui présentent généralement de biens meilleurs rendements globaux et des coûts plus faibles (cogénération, production de chaleur à partir de biogaz ou de bois...), existent. Elles sont à développer en priorité et doivent être traitées comme telles dans le plan sur lequel travaille le gouvernement ainsi que dans le « Plan biocombustibles », indique- t-il dans un communiqué commun avec France Nature Environnement, les Amis de la Terre et le Comité de Liaison Energies renouvelables.
Source : Actu-Environnement.
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