Canicule : pollution à l'ozone dans plusieurs régions de France.
Qui dit fortes chaleurs, dits pics de pollution à l'ozone. Plusieurs régions françaises sont touchées. Le seuil de 180 microgrammes par m3 a été dépassé plusieurs fois et en plusieurs endroits. Informations et alertes sont lancées à destination des personnes sensibles (personnes âgées, jeunes enfants, malades). En Ile-de-France, où des records de températures sont atteints ce mercredi 26 juillet 2006, la qualité de l'air est jugée mauvaise voire très mauvaises selon les départements.L'ozone (O3) est un polluant"secondaire"car il n'est pas directement rejeté dans l'atmosphère par une activité particulière. Il se forme à partir d'autres polluants atmosphériques comme les oxydes d'azote (émis par les gaz d'échappement, les centrales thermiques et les procédés industriels) et les composés organiques volatils (COV), des hydrocarbures que l'on trouve principalement dans l'essence, les colles, les peintures, les solvants et les détachants domestiques et industriels. La formation et la concentration d'ozone est particulièrement favorisée sous l'effet du rayonnement solaire et en absence de vent. C'est dire si le climat caniculaire qui s'abat en France actuellement favorise grandement une pollution à l'ozone. Attention, il ne faut pas confondre l'ozone présent à très haute altitude dans l'atmosphère et qui filtre les rayons ultra-violets du soleil et l'ozone présent dans la basse atmosphère, là où nous vivons et respirons, qui, lorsque sa concentration augmente joue le rôle d'un polluant.
Dès 11h45, le 26 juillet 2006, le seuil d'information et de recommandation fixé à 180 microgrammes d'ozone par m3 a été dépassé en Ile-de-France dans trois stations (Cergy-Pontoise, Mantes-la-Jolie et Prunay-le-Temple. Selon une responsable d'Airparif (Association de surveillance de la qualité de l'air en Ile-de-France),"On n'a jamais dépassé aussi tôt dans la journée ce seuil, ça part très fort,"rapporte l'AFP. Elle précise"Dans certaines stations, le niveau de 205 microgrammes par m3 a déjà) été atteint et ça continue de monter."Pour autant, le seuil d'alerte, fixé lui à 240 microgrammes par m3 n'a pas été dépassé.
Résultat d'une situation de canicule, la pollution à l'ozone touche d'autres régions de France. Ce même jour le plan ozone était activé à Strasbourg. Il vise à réduire le tarif des transports en commun et de locations de vélos afin de favoriser leur usage au détriment des véhicules motorisés individuels. En Provence Alpes-Côte d'Azur les mesures de limitation de vitesse prises le 25 juillet 2006 pour tous les départements -30 km/h maximum sur toutes les voies de circulation de 6h à 21h- et invitation faite aux industriels à réduire leurs rejets de polluants sont maintenue le 26. Cela fait déjà une dizaine de jours que ces mesures sont appliquées dans les Bouches du Rhône. En Rhône-Alpes, le dispositif d'alerte à la pollution à l'ozone qui était actif dans le département du Rhône a été étendu à plusieurs villes de la région.
En cas de dépassement du seuil d'information, il est recommandé de ne pas modifier les déplacements habituels, de laisser les enfants s'aérer de préférence le matin, de ne pas modifier les activités ou compétitions sportives sauf pour les personnes sensibles (enfants, personnes âgées, asthmatiques et personnes sujettes à des problèmes respiratoires). En effet, l'ozone est un gaz irritant qui pénètre facilement jusqu'aux voies respiratoires les plus fines et peut provoquer des irritations des yeux, de la gorge et du nez, de la toux, des essoufflements voire une gêne thoracique lors d'une inspiration profonde.
Un Plan de Protection de l'Atmosphère en Ile-de-France
Outre l'épisode d'un été caniculaire, la pollution atmosphérique est un problème récurrent tout au long de l'année pour la région d'Ile-de-France. En effet, la région représente près de 10% des émissions nationales d'oxydes d'azote et de dioxyde de soufre. Ces niveaux de pollution élevés sont supérieurs aux objectifs de qualité de l'air prévus par la réglementation en vigueur. L'Ile de France a donc du adopter un Plan de Protection de l'Atmosphère (PPA) plus drastique qu'un Plan régional de la qualité de l'air (PRQA) qui ne fixe que des orientations pour atteindre des objectifs de qualité de l'air.
Le PPA adopté en juillet 2006, lui, fixe des objectifs clairs de réduction des polluants atmosphériques pouvant nécessiter la mise en place de mesures contraignantes spécifiques. Il vise à ramener les niveaux de pollution en dessous des seuils jugés nuisibles à la santé et à l'environnement. Le PPA prévoit ainsi de s'attaquer prioritairement aux oxydes d'azote et à certains COV. Cela se traduira, le cas échéant, par des mesures de restriction de la circulation des véhicules légers, des poids lourds dans les centres d'agglomération et pour les deux-roues motorisés. Les procédures d'alerte et d'information vont évoluer avec la prise en compte notamment de nouvelles particules dans la liste des polluants à surveiller.
Il faut noter que trois grandes entreprises se sont associées à l'élaboration de ce PPA. La SNCF s'est engagée à réduire de 30% d'ici 2010 les émissions d'oxydes d'azote liées aux locomotives et automoteurs diesel circulant en Ile-de-France. La RATP entend généraliser l'usage du freinage électrique des rames de métro afin de limiter les émissions de particules liées à l'usure des freins. La société Aéroports De Paris s'est également engagée à mener plusieurs actions pour réduire ses émissions d'oxydes d'azote et de particules.
L'entrée en vigueur du PPA va se traduire par des arrêtés spécifiques qui vont ainsi renforcer la réglementation existante. Une instance de suivi va être mise en place et fera le bilan chaque année de la bonne application du PPA.
Source : http://www.novethic.fr/
Christophe Brunella
Mis en ligne le : 26/07/2006.
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