La période hivernale est l’époque où sévit le plus le paludisme. Par ailleurs il s’avère évident que le paludisme est l’une des principales causes de mortalité en Afrique et au Burkina Faso. Qu’est ce qui explique le nombre de cas toujours aussi élevé ?
Selon le rapport 2013 de l’OMS sur la situation du paludisme, environ 627 000 décès en 2012 étaient imputables au paludisme dans le monde dont près de 90 % ont lieu en Afrique subsaharienne avec 77 % chez les enfants de moins de cinq ans. Certes ce rapport indique aussi une baisse depuis 2000 mais la situation reste quand même délicate. Au Burkina Faso, près de sept millions de cas ont été enregistrés en 2013, dont plus de 7000 décès. Le paludisme a constitué durant ces cinq dernières années le premier motif de consultation et d’hospitalisation, dont environ 63% sont des enfants de moins de cinq ans. 60% de ces consultations sont enregistrées en quatre mois, c’est-à-dire entre les mois d’août, de septembre, d’octobre et de novembre. C’est donc avec logique que se constate actuellement l’affluence dans les centres de santé.
Comment expliquer ce nombre assez conséquent malgré les sensibilisations
Pour Dr Patrice A. Combary, Coordonnateur du Programme national de lutte contre le paludisme, la problématique peut être posée autrement. Ce qu’indiquent les chiffres ne signifierait pas que le nombre de malades augmente ou est constant mais ce serait plutôt la fréquentation des centres de santé qui est en hausse. Ce qui permet de relever plus de cas. Autrement dit, il n’y aurait pas plus de personnes atteintes de paludisme, mais des malades qui n’étaient pas connus ou enregistrés parce qu’ils ne se présentaient pas dans les formations sanitaires, mais qui le sont maintenant. Une hausse de la fréquentation qui se justifie principalement par l’extension des formations sanitaires et les subventions qui ont ramené les prix des consultations à 300 FCFA pour les adultes, 200 F pour les enfants de 5 à 13 ans et 100 F pour les enfants de moins de cinq ans. Ainsi, la fréquentation est passée des 1/3 de la population en 2003 à 80% en 2013. Quoi qu’il en soit, le paludisme constitue encore une importante cause de mortalité et les personnes les plus vulnérables et les plus touchées sont les femmes enceintes et les enfants. Cela s’explique par le fait que le système immunitaire est en baisse chez la femme enceinte et est encore immature chez l’enfant.
De plus, le Burkina Faso est une zone endémique, ce qui signifie qu’il y a toujours un risque, chez toute personne, d’être atteint de paludisme et ce durant toute la période de l’année, soutient Dr Combary.
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28/02/24 à 08h28 GMT