57 ans après l’indépendance, 22 ans après les états généraux de l’éducation de 1995 organisés de son propre chef et unilatéralement, 19 et 16 ans après les deux lois de l’orientation de 1998 et 2001,le gouvernement accepte, enfin, sous la demande insistante des syndicats de l’éducation, d’organiser le Forum National de l’Education (FNE) en cette année 2017.
L’initiative est très louable, mais il faut éviter de retomber dans l’impasse à laquelle toutes ces occasions ont donné lieu, démontrant ainsi, aux yeux de tous, que ces assises sont une des énièmes entourloupettes dont notre gouvernement a l’habitude.
Un grand pas a été franchi. Le gouvernement entend y associer toutes les forces vivent de la nation y compris les syndicats. D’ailleurs comment pouvait-il en être autrement puisque ce sont ces derniers qui l’ont revendiqué et donc qui peuvent en donner du contenu et de l’épaisseur.
Un deuxième pas a été franchi. Le gouvernement a requis et obtenu les contributions des syndicats de l’éducation qui, pour une fois, ont tu leurs divergences en parlant d’une voix somme toute consensuelle.
Dans l’objectif d’aller de l’avant, le Syndicat National Autonome de l’Education et de la Formation(SNAEF) entend publier dans les tous prochains jours un journal dénommé « L’école nouvelle » qui dévoile clairementla vision ambitieuse, certes mais normale qu’il a de l’école : une école au centre des activités sociales.
Une école humaniste, décentralisée et participative.
Plutôt qu’une école axée sur des savoirs faire qui se focalisent sur une recherche effrénée et prématurée de l’insertion dans le marché de l’emploi, le SNAEF promeut une école qui humanise à travers un enseignement fondamental aussi rigoureux qu’harmonieux des deux sous-systèmes éducatifs anglophone et francophone.
Plutôt qu’une école pourtant fortement politisée, mais abandonnée aux seules mains des enseignants, le SNAEF envisage une école où parents, gouvernants, toute la communauté éducative et enseignants joueront chacun sa partition pour que les produits qui en sortent soient de très bonne qualité.
Plutôt qu’une école financée par les parents et autres acteurs privés, le SNAEF invite le gouvernement à financer résolument son école par lui-même et selon les engagements pris lors des différents fora mondiaux de l’éducation et puisse enfin acquérir l’autonomie dans la gestion de cette école-là.
Plutôt qu’un système qui abandonne l’enseignant dans des conditions de travail moyenâgeuses et des conditions de vie humiliantes, le SNAEF revendique des conditions modernes de travail et des conditions de vie décentes et respectables.
Le gouvernement gagnerait à saisir cette belle opportunité que lui offre le FNE pour sortir le système éducatif des clichés coloniaux afin que vive le Cameroun.
Par : Agnès Béatrice BIKOKO et Paul OMBIONO
19/11/24 à 15h53 GMT