Alors que le gouvernement québécois se révèle incapable d’atteindre la cible de son plan de lutte au changement climatique pour 2020, il devrait maintenant être temps pour lui de remettre en question le dogme qu’il défend depuis quelques années, selon lequel le gaz naturel ferait partie des solutions à la transition. Un dogme qui fait le bonheur d’Énergir (anciennement Gaz Métro) et des entreprises utilisatrices qui profitent d’une énergie à bas coût. Or, d’après les données existantes, non seulement le gaz naturel ne fait pas partie du mix énergétique dont nous avons besoin pour transiter vers un modèle à faible émission carbone, il en freine clairement l’élan.
Bâtiment : deuxième en importance pour la consommation énergétique
Il faut bien l’admettre, le secteur du bâtiment ne représente pas, au Québec, une part aussi importante des émissions de gaz à effet de serre (GES) que dans les régions où on a massivement recours au charbon, au mazout ou au gaz naturel pour le chauffage. Grâce à l’utilisation assez généralisée de l’hydroélectricité, nous avons été particulièrement favorisés. Néanmoins, l’enjeu énergétique n’est pas pour autant négligeable. Encore aujourd’hui, le bâtiment est le deuxième secteur le plus énergivore, après l’industrie, mais avant le transport, et il représente par ailleurs la troisième source d’émission de GES, après le transport et l’industrie.
Dans le secteur résidentiel, malgré une intensité énergétique qui a diminué du tiers depuis 1990, avec l’atteinte d’un plancher historique en 2012 (avec 0,82 GJ/m2 ou 227 kWh/m2), l’intensité énergétique a recommencé à croître avec la hausse constante de la surface moyenne par logement
Source: IRÉC, Auteur: Gilles L. Bourque
Crédit photo: Cedric Servay sur Unsplash
09/12/24 à 13h08 GMT