Pierre GIRAUD, consultant sénior chez GREENFLEX (1ère SSDD européenne) s'exprime sur la norme ISO 26000.
Pierre Giraud, membre de la Commission AFNOR DDRS (Développement durable - Responsabilité sociétale) et consultant Senior chez Greenflex participe de manière active aux groupes de travail AFNOR de mise en application de la norme.
Destinée à définir les lignes directrices de la responsabilité sociétale des entreprises et organisations, la norme ISO 26000 est issue d'un consensus unique entre 92 pays. Publiée et donc applicable depuis le 1er novembre 2010 après 5 années de réflexion, elle devrait permettre d'harmoniser et d'encourager les pratiques éco-responsables dans le monde, sans pour autant être obligatoire.
Sept piliers constituent sa charpente : la gouvernance de l'organisation, les droits de l'Homme, les relations et conditions de travail, l'environnement, la loyauté des pratiques, les questions relatives aux consommateurs et l'engagement sociétal.
Quels sont les apports de l'ISO 26000 ?
L'ISO 26 000 a pour objectif de définir et de clarifier le concept de responsabilité sociétale et de le rendre applicable à tout type d'organisation (entreprises, collectivités territoriales, associations...), quelle que soit sa taille ou sa localisation.
L'ISO 26000 doit aider les organisations à contribuer au développement durable. Il s'agit donc tout d'abord d'assumer et de rendre compte des impacts de ses activités et prises de décisions sur l'environnement et la société.
L'ISO 26 000 ne remplace pas les autres normes et n'est pas une norme de système de management. Il s'agit d'une nouvelle génération de norme portant sur les engagements, un cadre de référence qui redéfinit les modèles de gouvernance de nos organisations. Elle est directement liées au contexte de l'organisation à son écosystème propre. Elle n'est donc pas certifiable.
Quel intérêt pour les entreprises ?
La responsabilité sociétale est une démarche qui s'inscrit dans une recherche de performance globale de l'organisation.
C'est un facteur réel de compétitivité, de développement et d'innovation, assurant une meilleure gestion des risques, une meilleure cohésion sociale, la fiabilité des transactions, l'optimisation des processus et des coûts, la pérennisation de la relation client-fournisseurs, ouvrant ainsi vers de nouvelles perspectives.
C'est un immense chantier qui se présente pour les entreprises : apprendre à dialoguer avec les parties prenantes n'est pas aisé : les appréhensions sont nombreuses mais les échanges sont souvent vecteurs de nouvelles opportunités et de valeur ajoutée pour les acteurs qui comprennent mieux leurs enjeux réciproques.
Sans certificat, point de salut ?
La conséquence est que, sans certification, l'ISO 26000 peut apparaitre pour certaines entreprises comme une norme peu attractive, voire sans intérêt.
Pourtant la norme appelle les organisations à " rendre crédible " leur démarche de Responsabilité sociétale. Ceci passe par une information transparente et régulière auprès des parties prenantes : définition d'engagements et d'objectifs chiffrés, mise en place d'outils de reporting, établissement d'un bilan environnemental et social (dans la droite filiation de la loi NRE et du Grenelle 2), évaluation et vérification par un tiers indépendant.
Votre certificat c'est votre rapport extra-financier !
Mais de la théorie à la pratique, il y a plus d'un pas... alors rendez-vous dans un an pour un premier bilan!
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04/09/24 à 08h48 GMT