La gestion intégrée de la ressource eau est tributaire des financements conséquents et de la formation des ressources humaines. C'est ce qui ressort d'un atelier ouvert, hier, à Abidjan qui a réuni des experts et journalistes venus de plusieurs pays d'Afrique.
Le financement de l'eau et la protection de la ressource en Afrique de l'Ouest restent des sujets de préoccupation. L'atelier, organisé par l'Union internationale pour la conservation de la nature (Uicn) et le Partenariat régional de l'eau pour l'Afrique de l'Ouest (Gwp/Ao), a remis sur la table les enjeux de la préservation de cette ressource. " Il est important que des ressources financières soient mobilisées et investies dans la gestion de l'eau. On sait qu'en matière de financement du secteur de l'eau, c'est moins la mobilisation des ressources financières que les capacités humaines, institutionnelles et organisationnelles pour la mise en oeuvre qui posent problème ", fait remarquer Ndri Koffi du Gwp/Ao, par ailleurs président du Partenariat national de l'eau de la Côte d'Ivoire ( Pneci).
Le Gwp, qui milite depuis 1999 pour une gestion intégrée des ressources naturelles, comme l'eau, accorde, de part en part, une place de choix à la formation des ressources humaines et à la disponibilité des financements. Ces deux paramètres sont, pour les experts, la source de la gestion intégrée. " La bonne gestion de l'eau implique des financements conséquents bien utilisés, mais aussi des ressources humaines capables de mettre en oeuvre les différents programmes de développement ", affirme Ndri Koffi, qui a salué le partenariat entre le Gwp Afrique de l'Ouest et l'Uicn/Paco. Car la préservation des écosystèmes aquatiques et les autres sources d'eau revêtent des enjeux vitaux. A vrai dire, l'eau structure et conditionne des activités économiques.
De réelles menaces sur la qualité et la quantité
Cependant, c'est une source de vie menacée, au regard de l'occurrence de la pollution, de l'explosion démographique et du réchauffement de la planète qui accentue, entre autres, l'évaporation, le tarissement des mares et des points d'eau. " La pression démographique, liée aux actions anthropiques et la concurrence entre les différents usages, ainsi que le changement climatique constituent une menace pour cette ressource et tout ce qui en dépend en termes de quantité et de qualité. Face à cette situation, il y a lieu de changer les modes de gestion de la ressource pour la préserver et protéger les écosystèmes aquatiques ", estime le directeur régional de l'Uinc/Paco, Maxim Somda.
La quantité et la qualité laissent planer de réels risques aux plans économique, sanitaire et environnemental. Raison pour laquelle les gros utilisateurs, les industries, les sociétés minières, les usagers individuels et les Etats gagneraient à apporter leur contribution à la protection de ce bien de la nature. " Il est donc nécessaire de sensibiliser tous les usagers de l'eau, afin qu'ils contribuent au financement de cette ressource dans le cadre d'une gestion équitable et durable pour la réduction de la pauvreté, le développement socio-économique, l'intégration régionale et la protection de l'environnement ", plaide le directeur régional de l'Uicn/Paco.
Idrissa SANE
Source : www.lesoleil.sn
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04/09/24 à 08h48 GMT