« Les hommes pardonnent parfois, la Terre jamais » a averti le pape François à la deuxième Conférence internationale sur la nutrition (ICN2), alors que les dirigeants du monde ont approuvé la très attendue Déclaration de Rome sur la nutrition ainsi que le Cadre d'action.
« Nous devons choyer notre sœur et mère la Terre afin d’éviter qu’elle anéantisse l’humanité » a poursuivi le souverain pontife, délivrant ses remarques en personne aux délégués de 172 pays qui se sont réunis au siège de la FAO à Rome, les 19-21 novembre 2014.
Une des priorités clés, a-t-il dit, serait de reconnaître les interconnexions entre la sécurité alimentaire, la nutrition et l'environnement. Ces liens ont également été directement exprimés dans la Déclaration, qui souligne que «les changements environnementaux peuvent avoir un impact sur les habitudes alimentaires et l'activité physique» et note que «les sécheresses, les inondations et la désertification ... entravent la sécurité alimentaire et la nutrition». Le Cadre d'action définit un ensemble de 60 options de politiques et de programmes volontaires pour créer un environnement favorable et pour améliorer la nutrition dans tous les secteurs.
Au nom de Mme Monique Barbut, Secrétaire exécutif de la Convention sur la lutte contre la désertification (CNULD), M. Sven Walter, Chargé de programme et chef du Bureau de liaison du Mécanisme Mondial à Rome, a félicité de l'adoption de la Déclaration de Rome et a proposé deux voies complémentaires pour l'action, que la CNULD considère comme vitales pour accroître la résilience des systèmes alimentaires:
« Seuls les systèmes alimentaires qui peuvent faire face aux menaces de la désertification et de la dégradation des terres seront en mesure de fournir la source nécessaire de la nutrition pour les personnes, de soutenir leurs moyens de subsistance et de les aider à s’adapter aux effets du changement climatique », a déclaré M. Walter.
La déclaration de M. Walter a fait écho à celle de Mme Margaret Chan, Directrice générale de l'OMS, qui a affirmé que «personne ne prédit que la croissance de la population va dépasser la productivité des systèmes de production alimentaire de la planète. Mais cette nourriture doit promouvoir la santé, et elle doit être produite d’une façon durable qui, avant tout, ne nuit pas ». Mme Chan a en outre cité l'exemple du Liberia, où la surexploitation des ressources forestières par des compagnies minières et forestières étrangères a contribué à alimenter la crise actuelle d’Ebola, en conduisant des animaux sauvages de plus en plus près des établissements humains.
Lors de la séance de clôture de la conférence, M. Graziano da Silva, Directeur général de la FAO, a souligné les dimensions intersectorielles de la sécurité alimentaire et de la nutrition, qui nécessitent une approche globale et a appelé les pays à fournir un financement adéquat pour mettre en pratique le Cadre d'action adopté par ICN2.
Source : Mécanisme Mondial de la CNULD [notre traduction]
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04/09/24 à 08h48 GMT