L’Afrique va mal, très mal, nous dit-on. C’est à se demander pourquoi seulement l’Afrique ? Ils sont nombreux les chercheurs qui se sont penchés sur le mal africain avec au bout plusieurs prescriptions (thérapies), qui toutes se sont soldées par un échec ; la raison c’est que, tous ces prétendus savants, de manière volontaire ou involontaire, ont fait de faux diagnostics.
Depuis les temps, les sociétés les plus développées ont toujours été celles qui ont de meilleurs éducateurs, les meilleurs enseignants qui se reconnaissent au travers de leur dévouement et de leur abnégation, leur sens de sacrifice, leur sens de la morale et de l’éthique qui tirent leurs racines de l’intérêt commun.
Qui de nous n’est pas rempli de nostalgie des années 75, des années 80 où nos maîtres s’enfermaient à midi avec nos camarades qui n’avaient pas été aptes à résoudre un problème de géométrie conçu par J. Oriol ou bien à accorder un texte tiré de Mamadou et Bineta, de Matin d’Afrique et autre Ipam ? La qualité des enseignants à cette époque et donc de l’enseignement était telle que tout le monde prédisait un avenir radieux pour l’Afrique. Que s’est-il passé pour que le Cameroun, le Bénin, le Sénégal et bien d’autres pays d’Afrique sub-saharienne soient aujourd’hui à la traine, alors que vers les années 75, ils devançaient beaucoup de pays d’Asie tel Singapour, Malaisie, Corée pour ne citer que ceux-là.
En réalité lorsqu’on jette un regard sur les programmes scolaires et académiques de ces pays d’Asie en comparaison avec les programmes scolaires et académiques de nos pays africains, on comprend aisément pourquoi l’Afrique est à la traîne. Oui, il faut une refondation de l’enseignement dans nos pays africains. Une refondation que les politiques ne peuvent engager parce qu’ils craignent pour leur siège, mais qui interpelle les « éveilleurs » de conscience.
Eveiller la conscience n’est-t-il pas le rôle premier de l’enseignant ? Pourquoi nos enseignants se plaisent et se complaisent-ils à être de simples hérauts ? L’Afrique aujourd’hui a besoin d’enseignants philosophes, véritables engagés de la cause d’une formation de qualité, laboratoires ambulants de la pensée. Oui, c’est de ces enseignants dont l’Afrique a besoin pour contraindre les politiques africains à donner une place de choix à un enseignement de qualité
Les batailles corporatistes parce que égoïstes, ne devraient fondamentalement pas être l’apanage des enseignants mais si elles devaient avoir un sens pour eux, vivement que ce soit pour un enseignement de qualité qui réponde aux attentes des africains, leur permettant de transformer en plus-value, toutes ces richesses que regorge l’Afrique. Nos enseignants sont-ils capables de faire ce saut qualitatif ? là est toute la question.
04/09/24 à 08h48 GMT