CITES : la lutte contre le trafic d'espèces sauvages, thème de la réunion de La Haye
Par Lea Terhune Rédactrice de l'USINFO
Washington - La délégation des États-Unis préconisera des mesures énergiques en matière de protection des espèces sauvages et de leur commerce international, lors de la 14e session de la Conférence des parties à la Convention sur le commercial international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES), qui a lieu du 3 au 15 juin à La Haye (Pays-Bas).
« La CITES s'est révélée être un très bon outil pour prévenir l'extinction d'espèces telles que les tigres, les éléphants et les baleines et nous avons l'intention de coopérer avec d'autres pays en vue du maintien de la protection de ces espèces et de leur conservation », a déclaré un haut responsable du ministère des affaires intérieures, M. Todd Willens, qui est à la tête de la délégation des États-Unis, avant de se rendre aux Pays-Bas.
La position préliminaire des États-Unis pour la négociation de divers points de l'ordre du jour de la Conférence des parties a été rendu publique dans le journal officiel « Federal Register » du 1er juin. Les éléphants, les grands félins d'Asie et certaines espèces de poisson figurent parmi les espèces auxquelles les États-Unis s'intéressent tout particulièrement.
Ils souhaitent que les délégués adoptent de nouvelles restrictions en matière de commerce international du poisson scie, squale semblable au requin dont la pêche est interdite le long des côtes des États-Unis, ainsi que de 26 espèces de coraux roses et rouges. Le poisson scie fait l'objet d'une surexploitation à cause de son museau qui a l'aspect d'une scie et de ses ailerons. Quant aux coraux, ils sont ramassés d'une façon excessive pour faire des bijoux et d'autres ornements.
Selon le communiqué de presse que le ministère des affaires intérieures a diffusé le 25 mai, les États-Unis sont opposés à la levée éventuelle par la Chine de son interdiction portant sur le commerce d'organes de tigre. La levée de cette interdiction risque d'accroître l'élevage de tigres et de fournir aussi une façade pour le braconnage de tigres et leur commerce. La médecine traditionnelle chinoise a recours à un certain nombre d'espèces de faune et de flore en voie d'extinction, telles que le tigre, le rhinocéros, l'ours et la saïga ou antilope des steppes. Selon des études, la demande en Chine a contribué à la diminution du nombre de ces espèces.
Les protecteurs de l'environnement sont en faveur de la position des États-Unis. M. Ashok Kumar, du Wildlife Trust of India, a déclaré à l'USINFO que l'élevage de tigres entraînerait en Inde l'extinction des tigres qui étaient déjà en situation précaire. En effet, certains organes des tigres sauvages sont plus désirables et plus chers que ceux des tigres d'élevage.
Selon le document paru dans le « Federal Register », du fait de « la possibilité de créer une demande ou de l'augmenter pour les espèces sauvages inscrites dans l'annexe I (espèces très en danger) », les États-Unis recommandent l'emploi dans les médicaments traditionnels d'ingrédients autres que ceux provenant de l'élevage d'espèces en danger.
Par ailleurs, la proposition du Botswana et de la Namibie relative à l'autorisation d'un contingent annuel d'ivoire au titre de l'exportation sera examinée de près par les États-Unis, qui sont opposés à de tels contingents. Washington estime que l'étude de l'autorisation de tels contingents est prématurée tant que les pays intéressés n'ont pas rempli les conditions fixées par la CITES en 2002 pour une vente ponctuelle d'ivoire.
Un autre point de l'ordre du jour de la CITES auquel s'intéressent les États-Unis a trait au rôle de l'Internet dans le trafic des espèces sauvages. Ils consacrent des ressources pour lutter contre la vente illicite sur l'Internet d'espèces sauvages en voie d'extinction.
Des organismes tels que le Fonds international de protection des animaux (IFAW) participent à la lutte contre la vente d'ivoire sur l'Internet. Depuis deux ans, l'IFAW fait pression sur eBay, la société responsable du site de vente aux enchères sur l'Internet, pour qu'elle mette fin aux transactions portant sur de l'ivoire. M. Peter Pueschel, de l'IFAW, a déclaré à l'USINFO qu'il était extrêmement difficile de convaincre les dirigeants d'eBay de faire quelque chose à ce sujet car ils ne prenaient pas cette question au sérieux. Il est facile de vendre de l'ivoire de contrebande sur l'Internet, a-t-il indiqué en faisant remarquer que la Chine avait cependant interdit toute transaction de ce genre.
Les États-Unis n'ont pas encore fait connaître leur position définitive relative à plusieurs propositions inscrites à l'ordre du jour de la Conférence des parties. Cet ordre du jour comprend l'inscription d'espèces de faune et de flore dans l'annexe I (interdiction de tout commerce), dans l'annexe II (commerce faisant l'objet d'un contrôle strict) ou dans l'annexe III (commerce faisant l'objet d'une surveillance et d'une réglementation au niveau régional).
Depuis longtemps, les États-Unis s'emploient à protéger les espèces sauvages tant sur leur territoire qu'à l'étranger. Ils financent des programmes au moyen de fonds de protection distincts, notamment en ce qui concerne les éléphants d'Asie et d'Afrique, les tigres, les rhinocéros, les grands singes et les tortues de mer.
Ils figurent parmi les 171 États signataires de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction, qui a pour objet de réglementer ce commerce et de le surveiller.
Source : Washington File
(Les articles du «Washington File» sont diffusés par le Bureau des programmes d'information internationale du département d'Etat. Site Internet : http://usinfo.state.gov/fr/)
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