Ouverture officielle : Rome 2007.
Les travaux du 20e Congrès Mondial de l'Energie ont été inaugurés ce dimanche 11 novembre 2007 au Nuova Fiera di Roma, en italie. Placé sous le thème de l'interdépendance énergétique « THE ENERGY FUTURE IN AN INTERDEPENDENT WORLD », l'objectif de ce congrès est de se doter des outils nécessaires pour faire face aux enjeux d'un monde en pleine mutation énergétique ; une ambition maintes fois reprise dans les différentes interventions.
Pour illustrer cette notion d'interdépendance, le modérateur Franco di Mare a, dans son mot d'accueil, repris la rhétorique devenue caricaturale de l'effet du "battement de l'aile d'un papillon qui produit des tornades à des centaines de milliers de kilomètres", pour se demander« qui paiera la facture d'un développement, d'une mondialisation, basée sur la consommation énergétique ».
Dans ce contexte mercantile à l'échelle mondiale, le mot du Président italien, lu par le modérateur, rappelle l'exigence d'une"cohérence dans les négociations des marchés internationaux", tout comme le souligne le mot du Président russe,"la nécessité d'établir des partenariats solides entre Nations."
Ce serait se voiler la face que de nier le changement du marché de l'énergie. Chicco Testa, Président du comité d'organisation de Rome 2007, dans son discours inaugurale , n'a pas hésité de rappeler que le mot « interdépendance » est le mot juste pour qualifier la nécessaire solution devant les enjeux actuels. Il a précisé que dans les décennies à venir le monde sera confronté à une forte demande de consommation énergétique. Cela nécessite, a-t-il dit, un effort d'innovation en termes d'efficacité énergétique, en faisant un recours notoire aux Energies renouvelables, tout en maîtrisant les flux de productions basées sur le charbon, le gaz et le nucléaire. Cet effort doit être également perceptible dans les secteurs de l'industrie et des transports. Il a aussi souligné l'importance de la construction d'une politique européenne cohérente, par le renforcement des textes de références au niveau des institutions de l'Union Européenne.
Le Conseil Mondial de l'Energie est né en 1924 à Londres à la fin de la 1ere Guerre Mondiale, pour reconstruire le réseau énergétique détruit. Dans son intervention, André Caillé, Président du Conseil Mondial de l'Energie, a fait ce petit rappel historique de l'organisation, avant de préciser que les enjeux de reconstructions sont encore d'actualité mais ils se situent dans une dynamique de nouvelles approches, à la fois techniques, scientifiques, et basées sur du concret. Cela veut dire que les enjeux d' aujourd'hui ne sont pas ceux d'hier ; par exemple lorsqu'on sait que 1,5 milliards de personnes vivent sans accès à l'énergie. Selon André Caillé, les efforts doivent être doublés pour atteindre des résultats satisfaisants à l'horizon 2050 ; les prix de production de l'énergie doivent, a-t-il dit, encourager l'investissement, et il faudra fournir de l'énergie à tous sans changer le climat.
Romano Prodi, Premier Ministre italien a rappelé que des mécanismes de Gouvernance Globale doivent être mis en place pour faire face aux causes directes et indirectes de la consommation énergétique, à travers des accords multilatéraux pour réguler les initiatives, par exemple celles consacrées à la déforestation. Il a insisté sur la mise en place de Centres d'innovation et de Recherche & Développement.
ENERGHEIA
Mais une séance d'inauguration se versifie aussi et souvent avec les rituels du spectacle ; surtout que la thématique « énergie » en offre les bases d'une imagination fertile et abyssale. C'est dans cet esprit que l'organisation de Rome 2007 a offert par intervalles réguliers, tout au long de la cérémonie, un immense spectacle sur scène et sur un fond d'écran paronamique géant d'environ 60-80m de large, devant lequel s'entremêlent et se concurrencent des talents, emmenés sur une chorégraphie dynamique alliant troupes de ballets, de comédie musicale, et même de cirque, aux accents mythologiques, soutenue par une bande sonore « interculturelle », et des images fortes appuyant la réalité du changement climatique. C'est aussi cela "l'interdépendance énergétique".
« ENERGHEIA, THE ENERGY OF LIFE » fut émouvant, mais c'était également sans compter avec Greenpeace, qui fit accrocher deux cascadeurs au sommet de ce théâtre panoramique quasimment haut que large, déroutant constamment l'attention du public de ce dispositif savamment étudié pour la circonstance, et qui, rabat-joie, firent dérouler en fin de partie, une banderole aux relents moins spectaculaires. Mais l'effet fut sans doute réussi : « QUIT THE NUCLEAR ADDRESS - ENERGY REVOLUTION NOW ! ».
Kuami WOWOGNO
Rome, 11 novembre 2007.
ROME 2007 en chiffres :
Un parc d'exposition de 200 000 m2.
4000 délégués enregistrés
117 pays participants
40 intervenants de hauts niveaux, 6 tables Rondes, 8 interventions du secteur de l'industrie,
66 sessions de débats pour un total de 144 présentations,730 journalistes accrédités.
220 participants du Programme Jeune (18-27 ans), venus du monde entier.
Un Forum interministériel de 7 ministres modéré par Fionnuala Sweeney de CNN
Etc.
[cme2007]
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