Qu'est-ce que la Résilience Locale ? Quelle définition ?
La résilience de manière générale :
Suivant les domaines, on l'associera à la résistance d'un matériau, l'élasticité ou flexibilité, la capacité à absorber un choc, la maitrise du risque industriel, la gestion de sortie de crise, la capacité à tolérer une panne (une avarie), les processus de restauration, la capacité à surmonter un traumatisme, à s'adapter à un changement climatique, ou à ne pas trop souffrir d'un ultime choc pétrolier.
C'est une notion qui existe dans de nombreux domaines : physique-mécanique, psychologie, informatique, aérospatial, économie, gouvernance et écologie. Wikipédia y consacre un ensemble d'articles interconnectés assez documentés, en version française et version anglaise.
La résilience à l'échelle de notre société :
On a souvent tendance à penser que résilience signifie résistance. Résistance au tsunami, au terrorisme, à la sécheresse, aux pandémies, à la famine, la pénurie d'énergie ...
La société raisonne beaucoup comme cela. Pourquoi ? Une des raisons est probablement que la résistance peut se modéliser et se mesurer assez facilement. En mécanique, dans le bâtiment, l'aéronautique, on calcul quotidiennement la résistance des matériaux, des assemblages et on la vérifie régulièrement par des essais. Même les systèmes économiques s'y mettent. Si si ! L'Europe vient de faire passer une batterie de tests de résistance à ses différentes institutions bancaires. L'EBA a publié les résultats des tests il y a une semaine. " Il s'agit de tests de résistance à des scénarios de stress économique. Ces examens mettent à l'épreuve une banque, en la confrontant à un scénario économique extrême bien, que réaliste (des critères de croissance, taux de chômage, inflation, consommation, etc. sont ainsi cumulés), afin d'évaluer si l'établissement a des réserves en capital suffisantes pour absorber le choc " (Sources : Le Monde et RFI). Certains journalistes parlent de test de résilience, mais concrètement c'est bien la stabilité donc la résistance financière qui a été évaluée.
L'adaptabilité est bien plus complexe à mesurer. Résister peut être abordé en tout ou rien. Ca passe ou ça casse! Alors que s'adapter est forcément multiple. Ce peut être vers la droite ou la gauche, en bleu, rouge, vert, dans le temps, la forme, la quantité, le nombre, le poids ... C'est à la fois complexe et étendu en termes de mesure.
Et pourtant, la résilience d'un peuple face à un tremblement de terre, une inondation, une sécheresse passe nécessairement, nous le savons bien, par sa capacité d'adaptation, d'autogestion, de ré-organisation.
Malgré cela, le roseau n'est pas plus résilient que le chêne. Juste plus souple. La résilience c'est les deux à la fois. Car il s'agit bel et bien à chaque fois de résister dans un premier temps et de s'adapter ensuite. La démarche canadienne 72 heures est un bel exemple de prévoyance, de résistance, future résilience.
La résilience dans la perspective de la pénurie de pétrole :
Quel sera le choc et comment le ressentirons-nous ? Dans les transports et le chauffage, bien sûr! Mais aussi dans l'agriculture dont les engrais et pesticides sont issus du pétrole, dans le textile, le plastique, les produits jetables, les emballages et la distribution alimentaire avec des parcours souvent surréalistes. Le pétrole est partout. Son prix va augmenter au rythme de la pénurie grandissante.
La résilience face au pic pétrolier c'est un peu toutes les résiliences à la fois, écologique, économique, technique, institutionnelle et surtout sociale.
Ainsi, résister nécessite souvent de la prévoyance et s'adapter de l'ouverture d'esprit. Les deux sont utiles. Il n'y pas de bonne ou mauvaise réponse. La résilience est comme une recette équilibrée qui fait que la nature et en particulier la végétation renait toujours de ses cendres. Le règne végétal est, en effet, résilient par excellence.
La résilience locale en réponse à la dépendance au pétrole ?
En fait, c'est tout simplement la même chose, mais d'un point de vue local... C'est aussi un choix. Celui de ne pas chercher à résoudre le problème au niveau global, de ne vouloir changer le système tout entier. Laissons la conception d'une résilience nationale, internationale, globale à nos dirigeants et concentrons-nous sur notre territoire proche, notre commune, nos voisins qui sont nos véritables partenaires de la future relocalisation anticipée ou forcée. Le pétrole abondant et bon marché a incité les délocalisations. Il nous obligera de la même manière à relocaliser massivement. Alors, pourquoi penser global ?
Ah bon ??? Et que fait-on de l'approche globale, de l'étude systémique ? La résilience n'est-elle pas faite de multiples paramètres et acteurs entremêlés, imbriqués ? Cela ne nécessite t-il pas, justement, une vision globale ?
Il faut bien décomposer les choses pour y voir plus clair:
Voilà donc pourquoi il s'agit d'un projet d'Indice Global de Résilience Locale.
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