Dans un rapport du Réseau mondial multipartite pour la promotion des politiques en faveur des énergies renouvelables (REN21) publié lundi, une large majorité d'experts interrogés considèrent que les technologies utilisant les énergies renouvelables permettent d'abaisser les barrières d'accès aux services énergétiques des communautés.
Environ 100 millions de personnes reçoivent actuellement de l'électricité à travers des systèmes de distribution d'énergies renouvelables dont les marchés connaissent une croissance rapide.
Alors que le Forum de l'énergie durable pour tous réunit cette semaine, à New York, le dernier rapport sur la faisabilité et les défis de la réalisation d'un avenir énergétique 100% renouvelable du REN21, dont le Programme des Nations Unies pour l'environnement est un partenaire, analyse les points de vue de 114 experts en énergie de renom de toutes les régions du monde.
Selon le rapport, plus de 70% des experts interrogés, notamment les experts européens et australiens, considèrent une transition mondiale vers 100% d'énergie renouvelable à la fois faisable et réaliste. L'étude souligne également un large consensus sur l'idée que les énergies renouvelables seront importantes à l'avenir, avec de nombreux experts notant que même de grandes entreprises internationales choisissent de plus en plus des produits à énergies renouvelables soit à partir d'opérateurs, soit par des investissements directs dans leur propre capacité de production.
« Lorsque REN21 a été fondée en 2004, l'avenir des énergies renouvelables semblait très différent de ce qu'il est aujourd'hui », a déclaré le Président de REN21, Arthouros Zervos, dans un communiqué. « À l'époque, personne n'aurait pu imaginer qu'en 2016 la Chine deviendrait la puissance énergétique des énergies renouvelables du monde; et que plus de la moitié des investissements mondiaux en énergie renouvelable se dérouleraient dans les économies des pays émergents et en développement. À l'époque, les appels pour une énergie 100% renouvelable n'ont pas été pris au sérieux, aujourd'hui, les principaux experts mondiaux en énergie se livrent à des discussions rationnelles sur leur faisabilité et leur calendrier », a-t-il fait remarquer.
De nombreuses entreprises, régions, îles et villes ont déjà fixé des objectifs d'énergies 100% renouvelables. Près de 70% des experts interrogés s'attendent à ce que le coût des énergies renouvelables continue de baisser, en battant tous les combustibles fossiles dans un délai de 10 ans.
Le photovoltaïque à vent et solaire sont en fait déjà compétitifs en termes de couts avec une nouvelle génération conventionnelle dans la plupart des pays de l'OCDE. Des pays aussi divers que la Chine et le Danemark démontrent que la croissance du PIB peut être découplée de l'augmentation de la consommation d'énergie.
Le rapport identifie toutefois un certain nombre de défis. Dans certaines régions, notamment en Afrique, aux États-Unis et au Japon, les experts sont sceptiques quant à l'atteinte d'un objectif d'approvisionnement en énergie 100% renouvelable dans leurs propres pays ou régions d'ici 2050, en grande partie en raison des intérêts en place de l'industrie de l'énergie conventionnelle.
Par ailleurs, les experts soulignent qu'il n'existe pas de solution suffisante pour transformer le secteur des transports, par exemple à travers le remplacement des moteurs à combustion avec des moteurs électriques. Un changement modal sera nécessaire pour passer par exemple de la route au rail.
Les experts relèvent également que le manque de certitude concernant des politiques à long terme et l'absence d'un climat stable pour les investissements dans des énergies renouvelables et efficaces entravent le développement dans la plupart des pays.
« Ce rapport présente un large éventail de points de vue d'experts et est destiné à stimuler la discussion et le débat à la fois sur les opportunités et les défis pour atteindre un avenir énergétique 100% renouvelable d'ici le milieu du siècle », a déclaré pour sa part la Secrétaire exécutive de REN21, Christine Lins. « Des vœux pieux ne nous amènera pas (vers cet objectif). C'est seulement en comprenant pleinement les défis et en engageant un débat éclairé sur la façon de les surmonter, que les gouvernements pourront adopter de bonnes politiques et des incitations financières pour accélérer le rythme de déploiement », a-t-elle précisé.
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