Par Maxime Pinette, Étudiant au baccalauréat en philosophie à l’Université de Sherbrooke
Au début du mois de septembre 2017, une équipe de sept étudiants de l’Université de Sherbrooke, dont six sont formés en génie civil et un en science politique, mettait le cap pour la Tanzanie afin d’aider à améliorer la récolte agricole dans un village reclus. Pour le projet, le Groupe de collaboration internationale en ingénierie de l'Université de Sherbrooke (GCIUS) s’est associé avec l’organisation locale MVIWATA Manyara qui est composée d’un groupe de fermiers de la région, ainsi que plusieurs partenaires québécois.
Les changements climatiques rendent la vie dure à l’agriculture dans les pays arides. En effet, « le secteur agricole – qui comprend l’agriculture proprement dite, l’élevage, la foresterie, les pêches et l’aquaculture – doit s’adapter à l’évolution du climat. Il est essentiel de renforcer la résilience des systèmes de production alimentaire pour nourrir une population qui s’accroît » (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, FAO).
Mélissa Windsor, une des étudiantes participant au projet, nous fait saisir la pertinence du projet : « nous construisons des canaux d'irrigation pour augmenter les récoltes à deux par année, alors qu'il y en a qu'une pour l'instant. En effet, les populations locales ne peuvent pas cultiver lors de la saison sèche, qui s'étend de juin à octobre. »
Sans compter le fait que l’agriculture doit supporter l’infertilité du territoire, il est à noter qu’« en 2007, 33 % de la population vivait sous le seuil de pauvreté officiel fondé sur les besoins essentiels, ce qui représente une baisse de 2,5 % en sept ans » (Oxfam, 2017). Ce contexte de pauvreté, combiné à la sécheresse et à la diminution des récoltes, vient aggraver la situation en Tanzanie. Mnayah Mwambapa, un Tanzanien membre de Slow Food local, explique un problème nous rappelant la tragédie des communaux de Garrett Hardin : « en raison du manque de pâturages pour leurs bêtes, les bergers entrent sur des fermes voisines pour faire paître leur troupeau » (Afrik.com). Cette situation met en exergue l’enjeu de la rareté des ressources dans la région.
Ainsi, le projet du GCIUS. compte ajouter environ 500 hectares d’irrigation pour accroître les récoltes et passer « […] de 5 tonnes/hectare en 2014 à 25 tonnes/hectare en 2018 pour les cultures d'oignons, de poivrons verts, de carottes, de fèves et d'ail » (La Tribune). Selon Mélissa Windsor, c’est environ 1200 habitants qui devraient pouvoir profiter du projet (GCIUS, 2017).
Le GCIUS comptait également un étudiant en science politique. Ce dernier est présent afin d’offrir des formations aux citoyens du village sur la pertinence d’inclure les femmes, que ce soit dans la vie familiale ou au travail, ce qui inclut également l’agriculture (GCIUS, 2017).
Quant aux étudiants de génie civil, ils ne se contentent pas de construire des canaux d’irrigation. Mélissa Windsor explique qu’ils ont également l’intention de planter plusieurs arbres (GCIUS, 2017). Ce geste pour l’environnement permettrait du même coup de prévenir l’érosion et d’empêcher la sédimentation dans le canal.
Groupe de Collaboration Internationale de l’Université de Sherbrooke, Articles, [en ligne] https://gciusblog.wordpress.com/ (page consultée le 1 octobre 2017)
La Tribune. 2017. « Des étudiants de l’UdeS s’envolent pour la Tanzanie! », [en ligne] http://www.lapresse.ca/la-tribune/actualites/201707/14/01-5116195-des-etudiants-de-ludes-senvolent-pour-la-tanzanie.php (page consultée le 1 octobre 2017)
Oxfam 2017. « Tanzanie », [en ligne] https://www.oxfam.org/fr/pays/tanzanie (page consultée le 1 octobre 2017)
Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture 2017. « Le travail de la FAO en matière de changement climatique », [en ligne] http://www.fao.org/climate-change/fr/ (page consultée le 1 octobre 2017)
Afrik.com 2017. « Sécheresse et résilience en Afrique de l’Est », [en ligne] http://www.afrik.com/secheresse-et-resilience-en-afrique-de-l-est (page consultée le 1 octobre 2017)
L'initiative jeunesse de lutte contre les changements climatiques a pour objectif de sensibiliser les jeunes francophones aux changements climatiques. Elle permet également de faire connaître les actions et l’engagement de la jeunesse francophone pour lutter contre les changements climatiques sous la forme d’une série d’articles publiés et relayés sur le portail Médiaterre de même que dans les réseaux sociaux.
Ce projet est mené par ENvironnement JEUnesse en collaboration avec l’Institut de la Francophonie pour le développement durable (IFDD), organe subsidiaire de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Pour en savoir plus, veuillez consulter la page dédiée au projet sur le site web d'ENvironnement JEUnesse.
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