Hakim Bejaoui, Economiste de l’énergie et de l’environnement, membre du groupe JFDD
Depuis la naissance du premier FabLab dans les années 90 au Massachusetts Institute of Technology (MIT) aux États Unis, ceux-ci prolifèrent dans le monde entier. Etes-vous déjà entré dans un FabLab ? A l’instar de « FabLab Solidaire – Jeunes Science de Tunisie » ou encore « FabLab Casablanca » au Maroc et « FabLab Egypt » au Caire, ce type de concept se multiplie en Afrique du Nord et détrompez-vous, ils ne sont pas réservés qu’aux férus des nouvelles technologies.
FabLab est une contraction de l'anglais Fabrication Laboratory, « laboratoire de fabrication ». Le terme FabLab inventé par le MIT est devenu un terme générique. On devrait en réalité parler d’AFN « Atelier de Fabrication Numérique », car le FabLab du MIT n’est qu’un type d’AFN.
De manière plus concrète, le FabLab est un lieu ouvert au public où toutes sortes d’outils et d’équipements hautement technologique sont mises à disposition des membres, notamment des machines-outils pilotées par ordinateur, des découpes laser, l’incontournable imprimante 3D, etc… pour la conception de prototype et la fabrication de tout type de produit.
Bien que les jeunes s’approprient majoritairement ces laboratoires d’un nouveau genre, ils regroupent toutefois des populations de tranches d’âge et de métiers différents, de l’étudiant au retraité, en passant par l’ingénieur. Les FabLabs représentent de réels espaces pluridisciplinaires de création collaborative, pour toute personne désirant faire passer son idée plus rapidement de la phase de concept à la phase de prototypage ou simplement curieuse de découvrir cet univers.
La caractéristique principale de ces laboratoires de fabrication est leur ouverture. En effet, les FabLabs adhèrent à la charte du MIT qui définit les règles de fonctionnement de ces laboratoires et partagent leurs fichiers de programmation.
A l’instar du projet Smart Khadhra[1] qui vise à sensibiliser et conscientiser la population aux effets de la pollution en les visualisant via une application mobile, de plus en plus de FabLabs s’emparent aujourd’hui des questions environnementales et développent des projets qui répondent aux défis du développement durable. Les solutions liées au recyclage des déchets, à la réutilisation des matériaux, au développement de technologies productrices d’énergie propre, à la réduction de l’empreinte carbone sont explorées afin de tendre vers une économie soucieuse de son impact sur l’environnement. A ce titre, certains FabLabs spécialisés sur ces sujets sont dits « bio-FabLabs ».
Des camps d’innovation éphémères existent également lors d’évènements particuliers à l’instar de POC21[2] qui a réuni en 2015 une communauté de plus de 100 personnes afin de construire une société zéro carbone et zéro déchet. A la fin de cet évènement de 5 semaines, 12 technologies durables ont été développées[3]. Parmi elles, une éolienne à 30€, un concentrateur solaire pour fournir de l’énergie thermique, une douche en circuit fermé permettant de réduire la consommation d’eau et d’énergie. Les 12 technologies prototypées sont libres de tous droits et totalement reproductibles grâce à la documentation et aux tutoriels fournis pour les fabriquer soi-même et pour que chacun puisse agir en faveur du climat.
Si vous souhaitez en savoir plus et vous rapprocher de ces laboratoires de fabrication, voici deux liens vers une carte interactive qui vous permettra de localiser les FabLabs dans votre pays :
http://wiki.fablab.is/wiki/Portal:Labs
ou
http://www.makery.info/map-labs/
[1] https://fablab.jeunesscience.tn/2016/03/06/smart-khadhra/
[2] http://www.poc21.cc/
[3] http://www.poc21.cc/12-projects/
Crédit photo : pxhere
L'initiative jeunesse de lutte contre les changements climatiques a pour objectif de sensibiliser les jeunes francophones aux changements climatiques. Elle permet également de faire connaître les actions et l’engagement de la jeunesse francophone pour lutter contre les changements climatiques sous la forme d’une série d’articles publiés et relayés sur le portail Médiaterre de même que sur les réseaux sociaux.
Ce projet est mis en œuvre par l’Institut de la Francophonie pour de Développement Durable (IFDD) et Les Offices Jeunesse Internationaux du Québec (LOJIQ) grâce au soutien financier du gouvernement du Québec et en partenariat avec l’Association de Soutien à l’Auto Promotion Sanitaire et Urbaine (ASAPSU) porteuse du groupe Jeunesse Francophone pour le Développement Durable (JFDD).
"Consultez le dossier Médiaterre de l'Initiative Jeunesse de lutte contre les changements climatiques [IJLCC]"