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Le numéro 102 de la lettre NAPA
Edito : Geoffroy MAUVAIS Coordinateur du Papaco
La bêtise humaine
On prête à Albert Einstein cette citation délicieuse :
« deux choses sont infinies : l’Univers et la bêtise humaine. Mais, en ce qui concerne l’Univers, je n’en ai pas encore acquis la certitude absolue ».
Dommage qu’il ne soit plus parmi nous car nous avons récemment eu la confirmation de sa pensée. Enfin, pas en ce qui concerne l’Univers.
Une jeune américaine de 12 ans est ainsi partie à la chasse, avec son papa chéri, en Afrique du Sud, il y a quelques semaines. L’objectif était de dézinguer la faune locale et, à ce jeu, elle excelle. Après le gnou, l’impala, le zèbre et bien d’autres espèces joyeusement sautillantes, elle a mis au tapis une girafe qui – d’après elle mais qui douterait de son expertise – était un vieux mâle qui ne se reproduisait plus. Il méritait certainement la mort pour ce grave pêché. Ça fait réfléchir et j’invite tous les lecteurs de la NAPA un peu âgés à reconsidérer leur position quant à la procréation, s’ils veulent pouvoir continuer à passer de bons moments sur cette terre.
L’idée que le fait d’avoir un peu trop de dollars ne l’autorisait pas forcément à massacrer ce qui vivote paisiblement chez les autres ne l’a pas traversée ; elle a donc posté ses exploits sur facebook, s’attirant évidemment la colère de bon nombre d’internautes. Sans doute des âmes sensibles ou alors peut-être de vieux mâles sur le retour ? Mais qu’on ne s’y trompe pas, elle avait une bonne raison dans sa besace : la viande de la girafe a
servi à nourrir les orphelins de la région ! C’est vrai qu’il fallait y penser et heureusement qu’elle est venue en personne, avec son beau fusil, sauver les populations locales qui jusqu’alors claquaient du bec. Sans doute d’ailleurs se demandaient-elles à quelle sauce elles pourraient cuisiner la girafe si seulement on avait la gentillesse de leur servir sur un plat. Finalement, si on y regarde de plus près, cette petite, c’est Mère Thérésa, mais dans un autre style.
L’histoire ne dit pas si les orphelins repus n’auraient quand même pas préféré conserver leur vieille girafe à la verticale. Après tout, à quoi bon leur poser la question ?
Peu de temps après, une vidéo est sortie sur Youtube relatant une journée de chasse au lion, en Afrique du Sud à nouveau. Pas n’importe quelle chasse, mais ce qu’on appelle la chasse du lion en conserve (canned hunting). Elle consiste à traquer un lion élevé pendant 4 ou 5 ans en captivité et libéré la veille dans un enclos. L’enjeu est simple : on trouve l’animal, et on l’abat. Comme l’enclos est petit et que le lion est apprivoisé, cela ne prend guère de temps et on peut même tirer depuis la voiture pour éviter les courbatures et ne pas avoir à lâcher sa bière. Des milliers de lions sont ainsi cuisinés chaque année. Dans la vidéo, on pense atteindre le sommet quand un poitrailleux à casquette descend une lionne réfugiée sur une branche, comme une grive sans ailes. Mais on s’enfonce d’avantage quand la traque mène à une jeune lionne tapie dans le terrier d’un phacochère. Elle a l’œil apeuré et ramasse deux ou trois balles dans la tête avant d’être extirpée de son trou pour la photo de famille. Le conteur ne nous dit pas, cette fois-ci, si la viande servira à nourrir les handicapés du coin ; c’est sans importance car à vrai dire, la vidéo coupe l’appétit.
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09/12/24 à 11h08 GMT