La gestion des sols est l'un des six thèmes majeurs, avec l'agriculture, le développement rural, la sécheresse, la désertification et la situation de l'Afrique, qui seront inscrits à l'ordre du jour de la CDD-17, dont les travaux auront lieu du 4 au 15 mai prochains.
Au cours d'une table ronde organisée sur la question, les participants ont estimé que la gestion durable des terres devait être promue comme un moyen d'éradication de la pauvreté et un instrument de la promotion d'un développement durable respectueux de l'environnement.
Parlant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, la délégation du Soudan a déclaré que les connaissances et les outils de gestion moderne des sols devaient être partagés par le plus grand nombre de pays, la terre étant " un bien commun ", dont la gestion responsable doit être soutenue par l'aide internationale.
Les délégations du Canada et des États-Unis ont également signalé que les systèmes de conservation agricole, l'agroforesterie, et les technologies d'information et de communication, devaient être mis au service de l'atténuation des effets des changements climatiques, et, à terme, permettre aux communautés locales de prendre en main l'effort de relance du développement des zones rurales. La discussion a en outre abordé le lien entre gestion efficace des terres et sauvegarde de l'environnement.
Le représentant de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a souhaité que les techniques de séquestration du carbone deviennent la norme en vigueur, ces pratiques pouvant contribuer à améliorer la production alimentaire et instaurer un usage des engrais de synthèse.
Pour sa part, le Secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, rappelant qu'au cours des dernières décennies, 24% des sols arables de la planète s'étaient dégradés du fait de la sécheresse, a plaidé pour un recours accru au charbon végétal, dont l'usage pourrait être une alternative crédible à la surexploitation des terres.
Enfin, les participants à la discussion ont reconnu que les gouvernements avaient la responsabilité de renforcer les régimes fonciers. Ils ont ainsi signalé que la dégradation écologique observée dans les pays en développement était souvent due au maintien de systèmes inefficaces.
L'Union européenne dont l'opinion a été exprimée par la voix de sa présidence tchèque, a recommandé que les accords de gestion tiennent compte des liens entre les ressources, en améliorant la coordination entre les autorités compétentes non seulement au plan local, mais aussi au niveau des régions transfrontalières traversées par des cours d'eau.
Le représentant du Fonds international de développement agricole (FIDA) a estimé, quant à lui, que le rôle de l'État était aussi d'encadrer la production de biocarburants, qui, d'ici à 2050, concernera l'utilisation de 20% des terres arables de la planète. Il a préconisé un renforcement des droits des communautés pour éviter que celles-ci ne soient dépossédées de leurs biens.
Par ailleurs, la Réunion a tenu une seconde table ronde sur le phénomène de la sécheresse, dont le coût est estimé, chaque année, entre 6 et 8 milliards de dollars. Les participants ont indiqué que ce phénomène, précurseur de la désertification en Afrique, devait être mieux pris en charge par la communauté scientifique.
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