Rapport du Secrétaire général de l'ONU.
Commission du développement durable
Dix-huitième session
3-14 mai 2010
Point 3 de l'ordre du jour provisoire*
Module thématique du cycle d'application
2010-2011- session d'examen
Résumé
L'efficacité écologique s'est améliorée tout au long du vingtième
siècle. Mais, en valeur absolue, la consommation des ressources de la
planète a continué à augmenter du fait de la croissance démographique et
du PIB, aussi bien dans les nations développées que dans les pays en
développement; ce mode de consommation a même connu une accélération à
partir de l'an 2000, en raison de la croissance rapide de l'économie des
pays émergents. Il n'en reste pas moins qu'une partie importante des
populations des pays en développement n'a toujours pas accès aux biens
et services de première nécessité. Il est également de plus en plus
évident que, dans diverses zones géographiques, le développement est
allé au-delà de la capacité de charge des écosystèmes - que cela se
mesure à l'indice de " l'empreinte humaine " (" footprint ") ou par le
biais de divers indicateurs, tels que les espèces menacées, la
dégradation des écosystèmes et des sols, la déforestation ou encore la
baisse des réserves de poissons.
Par conséquent, nous devrons déployer des efforts plus concertés pour
rompre le lien entre la croissance économique, d'une part, et
l'exploitation des ressources naturelles et la dégradation de
l'environnement, d'autre part; nous devrons également nous efforcer
d'intégrer la nécessité de modes de consommation et de production
durables à nos politiques et à leur mise en oeuvre. Une approche fondée
sur les cycles vitaux sera appréciable si l'on veut comprendre les liens
indissolubles entre les modes de production et les modes de
consommation, ainsi que les conséquences complexes - et parfois
involontaires - que ces choix de société peuvent avoir pour le
développement durable.
Il faut accorder une attention toute particulière aux modes de
consommation, car, dans ce domaine, les progrès dans le sens d'une
consommation durable sont encore limités. Dans ce contexte, la notion
d'économie ou de croissance vertes gagne du terrain, dans la mesure où
l'on s'aperçoit que c'est là une manière de réconcilier la nécessité du
caractère durable de l'environnement et la recherche constante d'une
amélioration du niveau de vie des individus, en particulier dans les
pays en développement. On voit apparaître de meilleures pratiques en
matière de marchés publics durables, d'énergies renouvelables,
d'efficacité énergétique, de construction " verte ", de gestion de
filières d'approvisionnement durables, ou encore de responsabilité
sociale des entreprises. En revanche, on ne perçoit guère encore quel
doit être le bon " dosage " entre mesures volontaristes, politiques
fondées sur les lois du marché et mesures contraignantes, en vue
d'accéder aux modes de production et de consommation durables. Il faut
bien comprendre que, très fréquemment, les contraintes sont plus
comportementales et politiques que technologiques : par conséquent, nous
devons développer les campagnes de sensibilisation et les processus
d'éducation à ce type de problèmes.
Dans le contexte d'un " Cadre décennal de programmes sur les modes de
consommation et de production durables ", le défi consiste à faciliter
un abandon rapide des modes de consommation et de production non viables
à long terme, afin de se situer ou de se restituer dans le champ des
capacités des écosystèmes, tout en tirant vers le haut le niveau de vie
de l'ensemble des individus et des peuples.
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