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Stratégies de lutte contre les menaces climatiques pesant sur l'économie kényane



  • eJournal USA  Spécial : Perspectives du Changement climatique
    Volume 14, Numéro 9, ISSN 1948-4399

     

    Par Richard Odingo

    Richard Odingo est vice-président du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC), organisme des Nations unies couronné du prix Nobel. Spécialiste kényan en climatologie, il est professeur au département de géographie de l'université de Nairobi.

     

    Au Kénya, comme dans de nombreux autres pays africains, la survie économique exige des actions concertées pour s'attaquer aux problèmes environnementaux liés au climat, qui vont de sécheresses graves à des inondations non moins graves. M. Odingo examine certains de ces problèmes et avance quelques solutions.

    Comme beaucoup de petits pays africains, le Kénya est sujet, dans le court terme, aux aléas de la variabilité climatique et, dans le long terme, au changement climatique. Quasiment aucun secteur de l'économie kényane n'est épargné : celui de l'énergie dépend trop de l'hydroélectricité pour le secteur moderne et de la biomasse pour le secteur rural ; l'agriculture et la production alimentaire souffrent de fréquentes crises d'insécurité alimentaire provoquées par le climat et il y a de graves pénuries d'eau dans les zones rurales et urbaines. Des systèmes d'alerte précoce sont en place mais l'absence de réactions appropriées et en temps voulu a causé de nombreux problèmes : crises de l'approvisionnement électrique débouchant sur un rationnement, famines obligeant le pays à faire appel à l'aide alimentaire internationale, et insécurité rurale causée par l'inadéquation des ressources en eau et en pâturages pour les populations pastorales nomades. Dans ces secteurs critiques, le gouvernement a toujours recours à une gestion de crise pour réagir aux menaces climatiques. Une grave sécheresse et une pénurie alimentaire suivies par de fortes chutes de pluie dues à un phénomène de type El Niño et causant des inondations, comme cela est arrivé en 1997-1998, entraînent souvent un effondrement du produit intérieur brut pouvant aller jusqu'à 20 %. Face à une vulnérabilité aussi évidente, des efforts concertés de planification s'imposent, afin d'éviter les désastres causés par les sécheresses et les inondations. Hélas, on n'en trouve pas de trace.

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