Depuis le 03 septembre dernier, date de la rentrée scolaire 2018/2019, une controverse secoue la communauté éducative dans son ensemble au Cameroun ; Le chapitre sur la santé de la reproduction humaine inscrit dans le programme de Sciences en classe de 5ème du premier cycle de l’enseignement général fait problème. Son module consacré aux pratiques sexuelles déviantes néfastes de par son exposé et les illustrations des pratiques déviantes choisies, divise la société camerounaise. Les uns estiment qu’il est très tôt d’évoquer « ce genre de choses » devant des enfants de 9 à 12 ans, tandis que les autres pensent qu’on peut en parler sans illustrer. Ce cours tel que présenté s’assimile pour certains à une volonté de pervertir la jeunesse, d’autres soutiennent tout simplement qu’il est question de faire accepter de façon subtile l’homosexualité et d’autres pratiques souvent réprouvées voire interdites par les lois camerounaises aux jeunes enfants.
Des décennies auparavant, ce chapitre n’était abordé qu’en classe de troisième aux élèves dont l'âge allait de 16 à 18 ans, leur permettant une compréhension acceptable du sujet. Une question nous interpelle dès lors : qu’est-ce qui justifie l’introduction de ce chapitre en classe de 5ème quand on sait que dans la société africaine en général et au Cameroun en particulier, les sujets qui touchent à la sexualité et à la reproduction humaine sont très sensibles et ne doivent pas être abordés avec légèreté car la famille, les enfants et l’éducation sont des entités inviolables même au 21ème siècle, ou même avec la rencontre d’autres cultures.
Pour la majorité des camerounais, parler des pratiques sexuelles déviantes en les illustrant aux petits enfants de la classe de 5ème revient à les y initier, étant entendu que les enfants à cet âge sont dans l’exploration de "tout ce qui semble interdit". D’autres estiment que l’approche ou le discours n’a pas tenu compte de la cible : L’enfant qui voit une femme en train d’allaiter un animal, tentera de faire cette expérience pour voir ce qui se passerait et bien d’autres situations encore. Ce constat a amené plus d’une personne à se lever et à réclamer le retrait pur et simple de ce manuel du programme, tandis que d’autres accusent la Commission Nationale des Manuels Scolaires de chercher à dépraver les mœurs et la société camerounaise toute entière.
Il se dégage, malgré les tentatives d’explications du Secrétaire Permanent de la Commission Nationale des manuels scolaires devant les médias, que le problème n’est pas la présence du module dans le programme de sciences en 5ème, mais celui du contenu de la leçon par rapport à la cible, de même que les illustrations choisies. D’où la demande insistante de la société camerounaise du retrait de ce manuel du programme. Pourquoi l’Inspection Nationale de Sciences qui définit les programmes et leur contenu reste silencieuse car en fait elle en est la vraie responsable ? Pourquoi les autorités en charge des Enseignements Secondaires n’ont pas réagi sur cette question ? Ce silence ne serait-il pas d'une part un aveux de suffisance et de mépris devant le peuple, et d’autre part, une volonté déterminée à instaurer par tous les moyens la dépravation des mœurs ? Les jours passent et aucune suite n'a jusqu'ici été donnée aux multiples critiques et appels de la population.
22/10/24 à 11h20 GMT