Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) a publié aujourd’hui un rapport détaillant les progrès et voies possibles pour limiter le réchauffement global à 1,5 degré Celsius.
Réagissant au rapport, M. Apollos Nwafor, directeur panafricain chez Oxfam International (https://www.Oxfam.org), a déclaré :
« Les changements climatiques ont « mis le feu » à notre planète, des millions d’individus en ressentent déjà les effets et le GIEC vient juste de montrer que les choses pourraient nettement empirer. Fixer la limite à 2 degrés constituerait une sentence de mort pour les habitants dans de nombreuses régions d’Afrique. Plus vite les gouvernements se rallieront à la révolution des énergies renouvelables et œuvreront à protéger les communautés à risque, plus grand sera le nombre de vies et d’existences épargnées.
« Une Afrique plus chaude est une Afrique qui souffre davantage de la faim. Aujourd’hui, avec seulement 1,1 degré de réchauffement au niveau global, les récoltes et le bétail à travers la région sont touchés et la faim progresse[i], les cultivatrices pauvres avec des petites surfaces dans les zones rurales faisant partie des populations les plus touchées. À partir de là, les choses ne font qu'empirer.
« Ne rien faire de plus et se contenter de respecter les engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris condamne le monde à un réchauffement de 3 degrés. Les dégâts infligés à notre planète et à l’humanité prendraient une trajectoire exponentielle vers le pire et l’irréparable.
« Rien de cela n’est inévitable. Ce qui nous donne de l’espoir, c’est que certains des pays les plus pauvres et émettant le moins sont dorénavant en tête de la lutte pour la protection du climat. Nous sommes passés d’une époque « vous d’abord » à une époque « suivez mon exemple » - il est temps pour le monde riche de suivre ce chemin-là.
« Oxfam appelle à des financements accrus, responsables et transparents en faveur du climat de la part des pays riches, des financements qui aident les petits exploitants agricoles, en particulier les femmes, à réaliser leurs droits à la sécurité alimentaire et à la justice climatique.
« Alors que le temps nous est compté, il est encore possible de limiter le réchauffement à 1,5 degré. Nous devons rejeter toute fausse solution, comme les investissements fonciers à grande échelle qui impliquent de chasser de leurs terres des petits exploitants agricoles pour laisser la place à la culture du carbone et, au lieu de cela, nous devons travailler à stopper l’utilisation des combustibles fossiles, en commençant par arrêter la construction de nouvelles centrales électriques au charbon partout dans le monde. »
Impacts climatiques en Afrique :
Les catastrophes naturelles comme les sécheresses et les inondations ont empêché le développement du continent africain. Les fluctuations de la production agricole à cause des variations climatiques, ainsi que des systèmes agricoles inefficaces, provoquent une insécurité alimentaire, l’un des plus évidents indicateurs de la pauvreté. Le phénomène El Niño de 2016, qui a été renforcé par les effets du changement climatique, a mis à mal la production agricole pluviale et mis plus de 40 millions d’africains en situation d’insécurité alimentaire. En l’absence d’action urgente pour réduire les émissions mondiales, la fréquence des chocs et stress climatiques en Afrique devrait augmenter fortement.
[i] L’Afrique reste le continent avec la plus importante Prévalence de la sous-alimentation, qui affecte près de 21 pour cent de la population (plus de 256 millions de personnes). FAO, IFAD, UNICEF, PAM et OMS (2018) The State of Food Security and Nutrition in the World 2018. Building climate resilience for food security and nutrition. Rome, FAO. http://www.fao.org/3/I9553EN/i9553en.pdf
[ii] BBC Online 14 July 2018, Five places that have just broken heat records https://www.bbc.co.uk/news/world-44779367
[iii] Carty T. (2017) A Climate in Crisis: How climate change is making drought and humanitarian disaster worse in East Africa. Point presse d’Oxfam https://www.oxfam.org/en/research/climate-crisis
[iv] Schleussner, C.-F. et al. (2016) Differential climate impacts for policy-relevant limits to global warming: the case of 1.5%u202F°C and 2%u202F°C, Earth System Dynamics 7, 327-351, page 337 https://doi.org/10.5194/esd-7-327-2016
[v] Tom K. R. et al. (2017) Communicating the deadly consequences of global warming for human heat stress, PNAS April 11, 2017 114 (15) p3861-3866, page 3863 https://doi.org/10.1073/pnas.1617526114
[vi] Banque mondiale (2013) Turn Down the Heat: Climate Extremes, Regional Impacts, and the Case for Resilience, page XVIII https://bit.ly/1aplL4R
[vii] Banque mondiale (2013) Turn Down the Heat: Climate Extremes, Regional Impacts, and the Case for Resilience, page XXVI https://bit.ly/1aplL4R
[viii] Lelieveld, J. et al (2016) Climatic Change, Volume 137, pages 245-260 https://doi.org/10.1007/s10584-016-1665-6
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22/10/24 à 11h20 GMT