A l'approche de la Conférence sur le climat, qui se tiendra à Paris à partir du 30 novembre, le Sous-Secrétaire général des Nations Unies sur le changement climatique, Janos Pazstor, revient sur les objectifs et défis de cette 21ème Conférence annuelle des Parties (COP21).
La Conférence envisage d'obtenir, pour la première fois en plus de 20 ans de négociations aux Nations Unies, un accord universel juridiquement contraignant sur le climat, ayant pour but de maintenir le réchauffement climatique en-dessous de 2 degrés Celsius.
Janos Pasztor explique que la Conférence devrait aboutir à « une série de décisions dénommées L'Alliance de Paris, un accord en quatre parties.
L'Alliance de Paris comprendrait un plan de réduction des émissions des pays ; un accord portant sur les « règles du jeu » caractérisant les plans nationaux et le rajustement des ambitions tous les 5 ans pour demeurer en dessous des -2ºC ; un volet sur le financement du changement climatique ; et enfin, un agenda d'action et de solution, recueillant les bonnes pratiques et les actions déjà entreprises à travers le globe.
Selon le Sous-Secretaire, le défi le plus important est désormais le peu de temps qu'il reste pour finaliser les négociations sur le texte existant. Les pourparlers de Bonn, les dernières négociations officielles avant de la réunion de Paris, ont abouti à un document de base plus long qui reflète tous les différends politiques qui sont difficiles à résoudre, à l'instar de la question de financement, ou de la différentiation des responsabilités dans l'accord.
Plus de 150 pays ont déjà soumis leur plans nationaux ce qui témoigne ce leur engagement sur la question et constitue une première.
Néanmoins de nombreuses revendications et différences persistent. Les pays plus développés, qui doivent fournir la part la plus importante du financement, redoutent les sommes qui sont en discussion.
Les pays moins avancés ou les petits États insulaires, sont très concernés car ils sont très vulnérables aux effets néfastes du changement climatiques alors qu'ils n'en sont pas responsables. Ils attendent des pays développés non seulement le financement mais aussi le partage des technologies et le renforcement de capacitation.
Les pays qui dépendent de l'exportation des énergies fossiles cherchent pour leur part une transformation « plus contrôlées et prévisibles » afin de pouvoir s'adapter.
Même si la prochaine étape officielle est la COP même à Paris, le Sous-Secrétaire général espère que les grandes rencontres internationales d'ici la Conférence aideront les États à se rapprocher d'un accord.
Aussi le Sous-Secrétaire général souligne que les Objectifs de développement durable (ODD) et ceux du changement climatique sont étroitement liés.
« On ne peut pas réaliser les ODD sans arriver à notre objectif de -2ºC mais le contraire est également vrai, pour arriver à cet objectif de -2ºC il faut mettre en œuvre tout ce qui est objectif de développement » précise-t-il.
« Quand on parle des plans nationaux des pays, ces INDC, c'est vraiment la mise en œuvre des Objectifs de développement durable – les questions énergétiques, les villes, les forets—c'est tout ça ce qu'il faut faire pour réaliser les objectifs de changement climatique et les Nations Unies ont un rôle très important d'être là pour assister tous les pays à y arriver », affirme Janos Pasztor.
05/07/24 à 13h25 GMT